RE: Empirer les choses ou faire empirer les choses ?

Bonjour, je sais qu’on doit écrire « les choses ont empiré », mais si c’est de notre faute, doit-on écrire : « j’ai empiré les choses » ou « j’ai fait empirer les choses » ?
Merci de votre éclairage.

Isil Érudit Demandé le 12 février 2021 dans Question de langue
8 Réponses

Après recherche comme vous, j’en ai déduit que la version transitive « empirer les choses » était je cite « vieillie ou littéraire » et que l’usage courant était plutôt intransitif.
Merci de vos réponses.

EMPIRER, verbe.

I.− Emploi trans., vieilli ou littér. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé] Rendre pire.

A.− [Le compl. d’obj. dir. désigne une situation, un fait] Empirer la misère, une position, une situation. Lui-même empira son affaire par son silence farouche (Taine, Notes Paris,1867, p. 104).

Emploi pronom. à sens passif. Il était impossible que notre situation s’empirât (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 462).
Spéc. [Le compl. d’obj. dir. désigne un état, un mal physique ou moral] Empirer un état. Quelque pauvre diable dont les recettes des sorcières ou les talismans du marabout ont empiré le mal (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 42).

Emploi pronom. réciproque. Il [Maxime] était un produit défectueux, où les défauts des parents se complétaient et s’empiraient (Zola, Curée,1872, p. 425).
B.− Rare

1. [Le compl. d’obj. dir. désigne une pers.] Rendre pire d’un point de vue moral. Il a (…) empiré les hommes, gâté les mœurs déjà mauvaises en multipliant les manufactures (Michelet, Journal,1848, p. 696).
2. [Le compl. d’obj. dir. désigne un inanimé concr.] :

1. J’ai pensé qu’il valait mieux la donner telle que je l’ai faite [une feuille] que de la laisser courir défigurée et empirée par les sottises des imprimeurs. Courier, Lettres de France et d’Italie,1821, p. 900.
II.− Emploi intrans. Devenir pire.

A.− [Le suj. désigne une situation, un fait] Empirer encore, tous les jours; une position empire; les choses empirent. Elle connaissait, au contraire, à plusieurs signes, que les affaires ne feraient qu’empirer (France, Dieux ont soif,1912, p. 50).

Spéc. [Le suj. désigne un état, un mal physique ou moral] Empirer à vue d’œil; un mal, une maladie empire; sembler empirer; aller (en) empirant. L’état de monsieur votre fils, loin d’avoir empiré, s’améliore sensiblement (Gautier, Fracasse,1863, p. 438).
B.− [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé concr.]

1. [Le suj. désigne une pers., un de ses attributs physiques ou une collectivité] Devenir pire sous l’effet d’un agent physique ou moral. L’harmonie doit (…) marquer au deuxième couplet que le malade empire (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 387).Ma jambe empire tellement que le DrJullien m’ordonne l’Hôpital Saint-Louis (Verlaine, Corresp.,t. 2, 1893, p. 243):

2. … il y a bien des jours où on se dit qu’il vaudrait mieux être comme elle, et ne pas voir les vilaines gens et les méchantes choses. Le monde devient bien laid; il empire, de jour en jour… Rolland, Jean-Christophe,La Révolte, 1907, p. 588.
2. Rare. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Et le vent peu à peu empire (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 236).
Isil Érudit Répondu le 16 février 2021

Pour votre « recherche » vous n’êtes pas allée « chercher » bien loin puisqu’il s’agit du lien que je vous ai donné dans ma réponse concernant le CNRTL.
Je vous avais attribué un vote positif, mais j’ai voulu l’enlever quand je m’en suis aperçue… le robot a enregistré deux votes positifs, que finalement je ne souhaitais pas vous attribuer.

le 23 février 2021.
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