RE: Comment faut-il prononcer?
Bonsoir,
J’aurais voulu savoir comment je dois prononcer correctement les mots suivants :
- sceller et celer => je vois une légère différence dans la phonétique du PR mais ça se complique quand on les conjugue.
- quand nous étudiions => faut-il « accentuer » la prononciation des 2 « i »? On me l’a reproché lors d’une lecture de dictée. D’autres, par contre, m’ont répondu, qu’il ne le fallait pas nécessairement. Dès lors, quid?
- Passé simple & imparfait : la prononciation belge et française diffèrent. Normal?
Merci d’avoir votre point de vue ou une règle de grammaire s’il en existe une?
Bonne soirée à tous & toutes, Anne.
1. Différence de prononciation entre celer et sceller
C’est une intéressante question que vous posez là. Deux cas sont à distinguer dans la différenciation de ces verbes : le premier, évident, entre l’imparfait de sceller et celui de celer, le second, plus subtil, entre leurs présents respectifs. Je vais utiliser le mode indicatif, le reste devrait plus ou moins couler de source.
Dans le cas du verbe sceller l’imparfait de l’indicatif se prononce comme une selle de cheval (je « selle + ais », tu « selle + ais », nous « selle + ions »). Pour celer, le « e » reste un bon vieux « e » (je « se + lais », tu « se + lais », nous « se + lions »). Dans l’alphabet linguistique, cela se traduit par /ɛ/ pour « je scellais » et /ə/ pour « je celais ». C’est le premier cas, facile, qui s’applique quand celer ne prend pas l’accent grave.
Le deuxième cas, plus délicat, s’applique quand on écrit « celer » avec l’accent grave (je cèle, par exemple). Alors, dans le cas du verbe sceller, le présent de l’indicatif se prononce toujours comme une selle de cheval (je « selle », tu « selle », nous « selle + on »). Pour celer, le phonème est plus long, il faut un peu traîner dessus (la différence est similaire à celle entre « mettre » et « maître »). Dans l’alphabet linguistique, cela se traduit par /ɛ/ pour « je scelle » et /ɛː/ pour « je cèle ». On m’informe que le français parisien tend vers une perte de cette distinction, ce qui est fort triste et un peu crétin.
2. Prononciation d’étudiions vs étudions
Ici encore, la nuance est subtile, mais finalement relativement simple. Dans le cas de l’indicatif présent, on va prononcer /e.ty.djɔ̃/ (le i est prononcé comme dans « mien ») alors que pour l’imparfait, c’est /e.ty.di.jɔ̃/ (plus ou moins : « étu-di-yon »). [Note : en effet, comme le mentionne ce cher Vlavv, on peut détacher clairement les lettres, mais au mieux c’est pédant, au pire c’est infantilisant pour l’interlocuteur.]
3. Belgique vs France
À ma connaissance, pour peu que l’on fasse abstraction des accents régionaux (si l’on s’engage sur cette voie, nous ne sommes pas sortis de l’auberge), il n’existe pas de différence fondamentale entre la façon de prononcer et distinguer l’imparfait et le passé simple d’un côté ou de l’autre de la frontière. Il faudrait, Anne, donner quelques exemples des choses qui semblent vous chiffonner.
