RE: Combien de victimes a-t-il faites?
Bonjour,
J’ai un doute sur l’accord du participe passé dans la question « combien de victimes a-t-il faites ». Ici, faites est accordé avec victimes. Toutefois, j’ai l’impression que quelque chose cloche et quand je cherche cette tournure, je ne trouve que des exemples où fait est au masculin singulier. Pouvez-vous m’éclairer ?
Peut-on construire à la voix passive ?
— Ces victimes ont été faites par l’attentat.
Non.
Peut-on pronominaliser ?
— Ces victimes, l’attentat les a faites.
Non.
Donc, « ces victimes », ou « combien de victimes » n’est pas un COD.
Et puisque ce n’est pas un COD, n’appliquez aucune règle d’accord concernant les COD.
— Combien de victimes l’attentat a-t-il fait ?
Ces victimes ont été occasionnées par l’attentat.
Ça se construit bien à la voix passive ?
L’attentat a occasionné 120 victimes, ce n’est pas un COD ?
Sans insultes, si possible….

Et donc, comme on ne peut pas dire L’idée a été eue par moi, on ne doit pas accorder dans la L’idée que j’ai eue ?
Et pour revenir au tour objet de la question, on ne peut pas dire Les nombreuses victimes faites par l’attentat… ?
On le sait bien que tous les verbes transitifs ne sont pas (également/facilement) passivables.
joelle,
On peut donc occasionner une victime… mais une victime, c’est bien quelqu’un ? Comment peut-on occasionner quelqu’un ? Ça n’a aucun sens. Pourquoi ne pas aller poser vos questions idiotes ailleurs que sous mes réponses ?
marcel,
Les victimes peuvent être faites, bien, mais si les victimes sont les passagers, alors on peut dire « les nombreux passagers faits par l’attentat ». Il faut comprendre que « les victimes » n’est pas l’objet sur lequel porte le verbe. Ce sont les passagers qui sont (faits) victimes. L’objet, s’il en faut un, c’est « les passagers », et « les victimes » est attribut.
Exemple avec attribut du COD, et COD exprimé : j’ai fait chevaliers ces trois hommes ; trois hommes que j’ai faits chevaliers ce matin sont morts ce soir ; trois chevaliers que j’ai fait ce matin sont morts ce soir ; on n’a pas fait des chevaliers, les chevaliers ne sont pas faits, on fait des hommes chevaliers, ce sont les hommes et non les chevaliers qui sont le complément objet du verbe.
Dans l’expression « faire chevalier », « chevalier » est attribut, c’est une caractéristique, comme dans « faire des victimes », « des victimes » est une caractéristique, et non l’objet.
CParlotte, c’est vraiment n’importe quoi votre raisonnement !
Oui, on peut dire « les victimes que l’accident a faites ». Où est le problème ?
Oui, on peut dire « les victimes, un père et son fils, faites par l’accident ». Vous ne voudriez pas qu’on dise : « les victimes, un père et son fils, fait par l’accident », non ?
« est-ce donc que l’accident a fait un homme et son fils ? » : qu’est-ce que c’est, cette question ? Cela n’a rien à voir avec la phrase !
Je me demande si vous êtes en pleine possession de vos moyens quand vous écrivez tout ça !
« Les victimes peuvent être faites, bien, mais si les victimes sont les passagers, alors on peut dire « les nombreux passagers faits par l’attentat ». Il faut comprendre que « les victimes » n’est pas l’objet sur lequel porte le verbe. Ce sont les passagers qui sont (faits) victimes. L’objet, s’il en faut un, c’est « les passagers », et « les victimes » est attribut. »
Là encore, c’est du grand n’importe quoi ! On peut faire des victimes (cod) mais pas des passagers, donc, évidemment, ça ne marche pas avec passagers. Que je sache, le mot « victime » est un nom, quand on dit « faire des victimes », et pas un nom adjectivé comme vous essayez de le faire croire. Vous n’êtes victime que de vous-même !
Marcel Proust (Paris 1871-Paris 1922)
On aime à faire des victimes, mais sans se mettre précisément dans son tort, en les laissant vivre.
À la recherche du temps perdu, le Temps retrouvé , Gallimard

Je doute fort que l’on puisse dire « L’attentat a fait de nombreux passagers » et donc « Les nombreux passagers faits par l’attentat », contrairement à « L’attentat a fait de nombreuses victimes >>> Les nombreuses victimes faites par l’attentat ».
Victime peut certes avoir un emploi attribut, mais son emploi de « base » est substantif, et dans la phrase : Le X a fait 850 victimes, victimes est substantif et non attribut, idem dans Les 850 victimes de l’attentat vont être indemnisées (Truc a été victime d’un attentat, attribut).
Par ailleurs, quand bien même victime serait l’attribut d’un COD, ça ne changerait rien à l’accord du participe : « J’ai fait belle (victime) la passagère >>> La passagère que j’ai faite belle (victime) ».
Syntaxiquement, je crois qu’on est bien obligé de considérer ce qui suit faire (= provoquer) comme un COD. Ce qui vous gêne peut-être, c’est que sémantiquement victimes n’est effectivement pas l’objet de l’action faire/provoquer, c’est la conséquence. D’ailleurs, c’est la même chose pour une autre acception de faire (= fabriquer) : Je fabrique un vase, vase n’est pas l’objet de l’action, mais le résultat.
marcel,
Sur le quatrième paragraphe de votre deuxième commentaire :
— « Ce qui vous gêne peut-être, c’est que sémantiquement, victimes n’est effectivement pas l’objet de l’action »
NON, ça ne me gêne pas, ça me conforte ; s’il n’est pas l’objet, il n’est pas l’objet ; et s’il n’est pas l’objet, il n’est pas le complément objet, est-ce si compliqué à comprendre ? et s’il n’est pas complément objet, faut-il appliquer la règle qu’on réserve aux compléments objets, aux COD ? La réponse est… non.
Bien sûr que si, dans « je fais une phrase« , « je moule un vase« , « il a créé un monde« , le truc qui suit le verbe est le complément objet, le complément d’objet direct, le COD. Et vous le savez. À quoi jouez-vous ? Ne me dites pas que vous en êtes arrivé à penser qu’un complément objet doit préexister au sujet ? Ou même qu’il doive simplement exister ? Qu’un résultat ne puisse pas être l’objet d’un verbe, c’est faux et vous le savez, on écrit sans faute : j’ai obtenu ce résultat.
Paul fait un vase, Paul fait une phrase, c’est le vase qui est fait, créé, il est l’objet, et Paul est le sujet. Niveau CE1 voire CP. Vous allez me sortir mille expressions pour me demander d’identifier ou non un COD dans faire pipi, faire la fête, faire la tête… Ou plutôt non, vous n’allez pas le faire ici. Si vous voulez faire cela, créez une nouvelle question. Ici on parle de « faire des victimes« , que j’assimile à « faire (de certaines personnes) des victimes« , les transformer en victimes (donc avec un attribut), tandis que de votre côté vous rapprochez « faire des victimes » de « faire des phrases » (donc avec un COD). Vous avez pourtant parfaitement exprimé les choses dans votre proposition : « sémantiquement victimes n’est effectivement pas l’objet de l’action ».
Sinon, je n’ai pas compris vos paragraphes 1 et 3. Et dans votre paragraphe 2, vous suggérez qu’un attribut ne doit pas être un substantif, j’imagine que c’est par erreur ? Enfin, donnez une réponse à mpbrunelle plutôt que de profiter de sa question pour nous donner des cours de grammaire expérimentale en déjà quatre commentaires séparés, et contradictoires entre eux.

Et dans Les coureurs grimpent la côte, la côte est l’objet du grimpement ? Non, donc ce n’est pas un COD, qu’est-ce alors ?
Réponse à la cinquième réponse de marcel : Bien sûr que oui, la côte est COD. Il y a une côte, on la regarde, on la jauge, on la redoute, on la gravit, on la grimpe, le sujet est « les coureurs » et l’objet est « la côte », quel est le problème ? On la grimpe, oui ou non, cette côte ? Est-elle l’objet du verbe ? Oui. Que voulez-vous de plus ? Inventez tout ce que vous voulez, c’est lassant. Je cesse de vous répondre ici, je vais finir par croire que vous êtes le fils caché de joelle et Prince.

Oui bien sûr que côte est un COD, mais au même titre que victimes dans L’attentat a fait des victimes. Simplement, vous confondez les rôles sémantiques et les fonctions syntaxiques.
La côte est le support du procès, certainement pas son objet (dans le sens classique/restreint = qui subit l’action, avec pour rôle sémantique le patient). Les victimes sont la conséquence de l’attentat, non son objet. Mais grammaticalement côte et victimes sont COD.
Je monte/J’assemble un escalier (en kit) = l’escalier est l’objet du montage et COD de monter.
Je monte/Je grimpe un escalier = l’escalier est le lieu du « montement » et COD de monter.
Deux rôles sémantiques différents, une seule fonction syntaxique.
Tara
Question intéressante… !!