RE: « Y a-t-il un problème ? » 1.

– Puis-je compter sur toi ?
– Mais certainement. Il n’y a « pas de problème » ou « pas de problèmes » ?…

jean bordes Grand maître Demandé le 6 février 2015 dans Accords
5 Réponses

Il me semble que cette tournure de phrase appartient au langage parlé, et n’est pas très « Académique ». Mais, a priori, je penche plutôt pour le singulier « Pas de (aucun) problème« .

Le mot « problème » est avant tout un terme de mathématique (algèbre, géométrie, astronomie, physique, etc.), et signifie « question à résoudre« .

Étymologiquement, on lui attribue le plus souvent une racine latine (problema : question à résoudre) ainsi qu’une racine grecque (problema : jeter devant, obstacle).

Le dictionnaire Littré lui donne ce même sens (question à résoudre), au propre comme au figuré : « Tout procès est un problème… la mort est un problème aussi, je le résoudrai bientôt. » (Voltaire).
Le Littré cite la phrase au singulier « Pas de problème« .

Le CNRTL révèle quant à lui que « Pas de problème » est un calque de l’anglais « No problem« , l’un comme l’autre au singulier.

Du côté de l’Académie, pas la moindre trace de « Pas de problème »…
En revanche, j’ai trouvé ceci, sur leur site, où le singulier est également préconisé, quelle que soit la tournure :
Le 06 octobre 2011

Emplois fautifs

On entend trop souvent dire il n’y a pas de souci, ou, simplement, pas de souci, pour marquer l’adhésion, le consentement à ce qui est proposé ou demandé, ou encore pour rassurer, apaiser quelqu’un, Souci étant pris à tort pour « difficulté », « objection ».

Selon les cas, on répondra simplement oui, ou bien l’on dira Cela ne pose pas de difficulté, ne fait aucune difficulté, ou bien Ne vous inquiétez pas, Rassurez-vous.

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 7 février 2015

L’Académie écrit dans son Dictionnaire, à l’entrée problème :
« Il n’y a pas de problème, s’emploie dans une réponse pour donner un consentement ou écarter d’éventuelles difficultés.  »
Elle semble avoir opté pour le singulier.
Quant au calque sur l’anglais « no problem », il me pousse à dire : l’anglais ! Toujours l’anglais ! Encore l’anglais !… Encore un anglicisme !…
Je ferais la différence entre « pas de problème » et « il n’y a pas de problème ».
La première formule est familière (et pourrait se calquer sur l’anglais), la deuxième, sans faire partie du langage soigné, me paraît acceptable, quoiqu’évitant de l’employer à l’écrit.
L’expression « pas de souci » m’exaspère.

le 7 février 2015.

Je vous rejoins tout à fait Jean, « pas de souci » me fait grincer des dents ! Mais j’ai la même réaction à « pas de problème », désolée, j’entends la même chose… de pas franchement élégant…

Il y a un autre aspect de la question qui me chagrine un peu : pourquoi répondre par une négation pour traduire un assentiment ? Cette phrase répond plutôt à la question « Cela te pose un problème de venir m’aider ? », me semble-t-il ?

D’autre part, pourquoi évoquer un éventuel problème, si justement il n’y en a pas ? Cela envoie un message négatif, qui ne s’impose pas.

Je rejoins l’Académie (sur ce point également !…), il est préférable de tourner sa réponse autrement, votre dialogue pouvait s’arrêter à « Mais certainement », qui suffit à rassurer votre ami, tout est dit. On peut avoir envie de renforcer un assentiment, dans ce cas, pourquoi pas « Sans faute » (dédicace particulière au Projet Voltaire !) ou bien « Sois tranquille », « Sans l’ombre d’un doute », « En douterais-tu ? », « Je t’interdis d’en douter », « Tu pourras toujours compter sur moi », etc.

le 7 février 2015.
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Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.