RE: « S’approprier », un verbe qui prête à réfléchir…
Comment accorder le participe de ce verbe, par exemple dans la phrase « Les terres qu’ils se sont < approprier > » ?
— Ce n’est pas un pronominal réfléchi ;
— Ce n’est pas un verbe essentiellement pronominal, puisqu’il admet un C.O.D. (ici « terres ») ;
— Il ne peut s’accorder avec le C.O.D. puisque « s’arroger » est la seule exception répertoriée.
Bonjour,
Vous avez écrit :
« Mais j’ai considéré que « approprier » n’est un verbe transitif qu’historiquement et ne s’emploie plus depuis longtemps avec le sens de « rendre propre à … » car il a été totalement supplanté par « adapter » ou d’autres verbes. »
Je trouve cela surprenant .
Le verbe transitif approprier figure dans de nombreux dictionnaires avec le sens de : adapter, rendre propre à une destination.
S’approprier est donc occasionnellement pronominal. Son participe passé s’accorde avec le COD placé avant lui.
Il faut donc écrire : les terres qu’ils se sont appropriées , sans l’ombre d’une réflexion.
http://www.cnrtl.fr/definition/academie8/appropri%C3%A9
Tout à fait ! Mais les dictionnaires, fussent-ils de référence, tardent souvent à prendre acte des disparitions alors qu’ils sont si prompts à introduire de nouveaux mots ou tournures.
On constate juste que la transitivité directe est totalement obsolète : une analyse des mentions à partir de Ngram montre que les 50 premières utilisations du mot (je n’ai pas poussé plus loin) sont pronominales.
La conclusion me semble donc être qu’on accorde bien selon la règle habituelle, mais que d’un autre côté « arroger » n’est pas une exception. Même si les dictionnaires l’ont dans ce cas réduit, il reste transitif et l’accord est normal.
