RE: Madame la Ministre ou Madame le Minisitre ?
Lorsqu’on s’adresse par écrit à une femme ministre doit-on écrire au féminin Madame la Ministre ou rester au masculin Madame le Ministre ?
Merci
L‘Académie est conservatrice mais le public et le monde politique évoluent plus vite ; voici ce que le site du Ministère des Affaires sociales publie :
La ministre et les secrétaires d’Etat (http://www.social-sante.gouv.fr/le-ministere,149/la-ministre-et-les-secretaires-d,656/)
De même, à la Mairie de Paris, Agenda de la Maire ; http://www.paris.fr/politiques/la-maire-et-ses-adjoints/la-maire-anne-hidalgo/p4964
Il faut regarder attentivement les conclusions de la commission de terminologie impulsée par le Gouvernement en 1984.
En matière de correspondance, il est facile (et prudent) de se référer à la manière dont ladite « personne » se présente afin de ne pas la froisser. Il y a clairement deux positions qui s’affrontent sur ce sujet.
Votre réponse manque étonnamment de nuances. « L’Académie est conservatrice ». Pas tant que ça (réforme de 1990) et elle est surtout garante et défenseur de la langue française (ce n’est quand même pas le cas du monde politique). « Le public et le monde politique évoluent plus vite ». Plus vite, certes, mais il faut du temps pour qu’un emploi ou une orthographe soient consacrés par l’usage, et l’Académie est surtout prudente sur ce point, il vaut quand même mieux si elle veut faire autorité. Va pour le public, il évolue plus vite, c’est normal, sans pour autant qu’il ait toujours raison, mais il participe, par l’usage, à l’évolution de la langue française. Quant au monde politique, en matière de langue, il ne constitue pas toujours le bon exemple, on le voit malheureusement tous les jours. « Il « évolue » plus vite », peut- être trop vite et peut-on assurer qu’il « évolue » ? Et que vient-il faire là, de quoi se mêle-t-il ? Est-ce au gouvernement de régenter la langue française (1986, 1998) ? En 1984, une commission chargée d’étudier la question de la féminisation des noms de métiers, fonctions et grades a été instituée, l’Académie n’y a pas été associée, c’est regrettable. En 1986, le gouvernement édicte une circulaire… de quoi se mêle-t-il ?… Est-il le mieux placé pour cela ? En 1998, la commission de terminologie, impulsée par le Premier ministre (et non par le gouvernement en 1984) a souhaité que fût préservée la neutralité liée aux titres, aux grades et aux fonctions. En dépit de ces recommandations, un inventaire des formes féminisées fut mis à la disposition des administrations. Enfin, c’est une parenthèse, les noms ont-ils un sexe ? Faire l’amalgame entre féminisme et féminisation des noms est dommageable pour la langue et n’apporte rien en ce qui concerne la défense des droits des femmes. Les gouvernements de 1984 et de 1998 ont confondu évolution de la langue et politique.
