Une femme écrivain ou écrivaine ?
Bonjour,
J’entends souvent dire d’une femme qu’elle est « écrivain ». Et même certains s’insurger que l’on puisse dire « écrivaine ».
Il me semblait que l’on féminise les métiers mais pas les fonctions. Il me semble également qu’écrivain est un métier et pas une fonction. Alors pourquoi ce débat autour du terme « écrivaine » ?
Merci
Concernant le féminin (plus ou moins récent) de certains mots, je vous renvoie sur ma réponse à une question récente.
Rien ne s’oppose sur le principe à former des noms fléchis d’après un autre mais ce sont les conditions d’emploi qui posent un problème. Voir mon exemple avec auteur-autrice dans cet esprit. Quand les deux sens (substance individuelle et fonction occasionnelle) coexistent, il y a un risque de parasitage.
Une femme peut légitimement être qualifiée d’écrivaine (activité professionnelle, principale), mais elle ne sera peut-être que l’écrivain (ponctuel) d’un manifeste ou fera partie des écrivains (en général) à la mode.
Merci de cette réponse.
Il me semble que dans vos exemples, on entre dans le cas du masculin employé comme neutre.
Le mot ‘écrivain’ est mis au neutre comme un autre nom:
Les habitants de Toulouse sont aussi bien des femmes que des hommes.
Un prix sera remis au participant le plus rapide (qui peut être homme ou femme).
Ainsi nous avons : L’écrivain ayant reçu le prix X est madame Y.
Le très à la mode ‘celles et ceux’ est parfaitement inutile. ‘Ceux’ suffit pour inclure masculin et féminin.
à moins que je vous aie mal compris Chambaron…
Oui, je n’emploie plus tellement le terme « neutre » mais la notion de mot de base-mot fléchi (genre et nombre) ce qui pratiquement revient au même mais modifie la manière de percevoir les choses.
En effet ‘neutre’ me gêne mais je n’avais pas d’autres termes.
Dans l’article de Claire Michard (Persée : ‘Genre et sexe en linguistique : les analyses du masculin générique’) C’est le terme générique qui apparaît : masculin générique. ‘neutre’ est impropre.
L’avantage de générique est sa brièveté lorsqu’on doit employer le terme souvent. On a du mal à l’imaginer mais il a existé d’autres flexions du même type dans les langues anciennes, notamment la distinction « être animé-objet inerte ». Le grec ancien disposait aussi d’une forme « poétique » dérivée du mot de base. Cela nous semble inimaginable au XXIe siècle.
Féminisation des noms de métiers et de fonctions
Donc ça veut dire qu’à l’origine on dit plutôt « une écrivain », mais que l’on peut aussi dire « une écrivaine » ?
