Ne serait-ce (que)
« Ne serait-ce que », est-ce une forme figée ? Ce « que » est-il indispensable, même suivi d’un infinitif ?
La phrase qui me fait douter est : « Il n’eut pas le temps de serait-ce esquisser un sourire. »
En la lisant à d’autres personnes, elles ne sont pas forcément choquées à l’oreille… mais moi si. Et si je reconnais ne pas être sûre du rôle que joue « que » là-dedans (introduire une sorte de restriction ?), il me semble indispensable.
Ne serait-ce que contient la négation restrictive : « ne…que », composée de deux éléments : « ne » et « que ».
On peut aussi dire : serait-ce seulement (en remplaçant ne…que par seulement :
Il n’eut pas le temps (de réagir)*, ne serait-ce que d’esquisser un sourire.
Il n’eut pas le temps (de réagir*), serait-ce seulement d’esquisser un sourire.
*sinon, il manque un complément.
Il n’y a pas lieu, a priori, de désosser la locution concessive « ne serait-ce que » et je ne vois pas vraiment d’exemple dans les publications anciennes ou récentes (elle remonte au XIXe siècle mais a été popularisée seulement depuis les années 1950 selon les études de fréquence).
Elle n’est pas totalement figée puisqu’elle peut se conjuguer (ne fût-ce que). Elle peut parfois se remplacer, selon les cas, par même ou seulement.
Formulation proposée: « Il n’eut pas le temps d’esquisser ne fût-ce qu’un sourire. »