Concordance entre proposition principale et subordonnée
Bonjour,
Pourriez vous me dire si ces 3 versions sont correctes ou s’il y en a des fausses ?
Et si possible, pourquoi ? =
« Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour le mettre au monde, et que Cédric pointe enfin son nez. »
« Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour qu’elle le mette monde, et que Cédric pointe enfin son nez. »
« Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère avant qu’elle ne le mette au monde, et que Cédric pointe enfin son nez. »
Un grand merci !
Les trois sont correctes, mais « et que Cédric pointe enfin son nez » est redondant par rapport à « mettre au monde ». Pourquoi pas un effet d’insistance.
Avant qu’elle ne le mette au monde : le « ne » n’est pas obligatoire. Ce n’est pas une négation.
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour le mettre au monde, et que Cédric pointe enfin son nez.
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour qu’elle le mette monde, et que Cédric pointe enfin son nez.
Quand l’agent des deux verbes est le même, on a le choix pour le deuxième entre l’infinitif et la proposition subordonnée. C’est le cas ici.
Dans les deux phrases, c’est le b ut qui est exprimé par le groupe infinitif et par la subordonnée qui donc et au subjonctif (fait vu comme pas encore réalisé).
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère avant qu’elle (ne)* le mette au monde, et que Cédric pointe enfin son nez.
Ici le sens est différent : on exprime clairement la notion d‘antériorité avec la conjonction de subordination « avant que », qui requiert l’emploi du subjonctif, le fait étant considéré sous un angle où il n’est pas considéré comme réalisé.
* le « ne » est explétif (non obligatoire ; ce n’est pas la négation)
Un grand merci pour votre réponse !
Votre remarque sur le ‘ne’ qui n’est pas obligatoire m’inspire une autre question : si je souhaitais ajouter un NE devant ‘pointe son nez’ pour une question de sonorité à l’oreille, serait-ce une faute réelle, ou bien on pourrait considérer cela comme une license poétique ou un effet de style ?
Comme ceci =
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour le mettre au monde, et que Cédric ne pointe enfin son nez.
Ce n’est pas correct.
@tara
si je comprends bien votre réponse, pour vous aussi les 3 propositions sont correctes c’est bien cela ?
aussi, lorsque vous précisez » la subordonnée qui donc et au subjonctif (fait vu comme pas encore réalisé). »
peut-on dès lors considérer que ce fait « non réalisé » peut autoriser le NE explétif avec « ne pointe son nez » que je trouve meilleur à l’oreille :
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour le mettre au monde, et que Cédric ne pointe enfin son nez.
J’ai cru comprendre qu’il n’était pas « correct », mais est-ce une faute pour autant ?
ou bien cela peut être admis par les lecteurs.
Merci pour votre opinion.

Dans un certain nombre d’emploi[…]ne n’a pas de valeur proprement négative; il est dit « explétif ». Un mot explétif est un mot qui n’est pas nécessaire au sens de la phrase et dont l’usage, et non la grammaire, dicte l’emploi. Dans l’usage courant, le ne explétif est facultatif.
On trouve le ne explétif dans les subordonnées accompagnant les verbes dont le sens est : craindre, éviter, empêcher, ne pas douter. On le trouve également dans les propositions comparatives marquant l’inégalité de même qu’après les locutions conjonctives « avant que » et « à moins que » — Guide fédéral
Si on s’en tient à la lettre, il ne faudrait donc pas employer ce « ne » dans votre phrase.
Cependant
– Bescherelle précise : sa présence [la présence du « ne » explétif] s’explique uniquement par le fait que la phrase contient une idée négative.
Or, votre phrase comporte bien une idée négative
– et puis : : il fallut des heures … pour que C. ne pointe enfin son nez est équivalent à : il fallut des heures … avant que C. ne pointe enfin son nez
Ici donc, il est possible d’utiliser le « ne » explétif.
—
Une licence poétique est autre chose. :
La licence poétique, à l’intérieur d’un vers, est la permission que s’accorde le poète de changer la prononciation, voire l’orthographe d’un mot, pour rester dans le cadre de la prosodie et de la versification.
Le « ne » explétif n’est pas une licence poétique; il est seulement d’ordre soutenu et appartient surtout à la langue écrite
Merci Tara c’est beaucoup plus clair.
J’avais moi aussi en tête ce sentiment « négatif » de difficulté, qui me faisait tendre vers ce « NE ».
En conclusion et pour clore le sujet, vous me confirmez donc que les deux formulations suivantes sont acceptables :
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère pour le mettre au monde, et que Cédric ne pointe enfin son nez.
est-ce mieux ou pareil ainsi selon vous =
Malgré tout, il fallut encore des heures de souffrance à sa mère avant de le mettre au monde, et que Cédric ne pointe enfin son nez.

Je pense comme Joëlle qu’il y a redondance. Enlever peut-être « pour le mettre au monde », si le contexte le permet.
Sinon, c’est vous qui savez ce que vous voulez dire : vous voulez parler du but ou du temps ? Le but, c’est « pour », le temps, c’est « avant que ».