Accord suite de verbes

Bonjour,
Pouvez-vous me confirmer l’accord dans la phrase suivante: « La présence qu’elle avait deviné cachée dans l’ombre. » Je suis partie du principe qu’elle avait deviné le fait qu’elle était cachée et pas la présence elle-même, que « deviné » ne s’accordait donc pas. Est-ce le bon raisonnement? D’avance merci.

Ludivine Amateur éclairé Demandé le 2 juillet 2025 dans Conjugaison

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3 réponse(s)
 

Si vous posez la question : elle avait deviné quoi ? la présence :  La présence qu’elle avait devinée, cachée dans l’ombre. Avec accord du PP et virgule syntaxique.

Sans accord,  je trouve votre syntaxe bancale. Attendez d’autres réponses, c’est un peu retors ces accords. C’est le verbe « deviner » qui me fait douter. En effet, on ne peut pas deviner quelque chose caché… On peut croire une chose fausse, ou vouloir un amour éternel… De plus, une présence cachée; c’est bizarre.

Grevisse donne ces exemples : Tant de choses que j’avais crues éternelles – L’armée qu’on avait cru si forte. Si on laisse cru invariable c’est que l’on sous-entend  » qu’on avait cru être « . Cette faculté d’accord ou d’invariabilité vaut aussi pour dit, dû, pu, voulu, pensé, prévu et d’autres.

.

joelle Grand maître Répondu le 2 juillet 2025

Lorsque le participe passé est suivi d’un

, il s’accorde normalement en genre et en nombre avec le complément d’objet direct, si celui-ci est placé avant le participe :

On les a retrouvés vivants.
Cette ville, qu‘on m’avait présentée si accueillante, ne me plaît pas beaucoup.
Cependant, on tolère que le participe passé puisse rester invariable quand l’on considère que l’attribut fait partie intégrante du COD. C’est notamment le cas avec les participes passés cru, dit ou voulu :

On l’a dit morte, mais elle n’était que blessée.
(Ce n’est pas elle qu’on a dite. Ce qu’on a dit, c’est qu’elle était morte.)

Ma chienne, que j’avais cru perdue, est revenue hier.
(Ce n’est pas ma chienne que j’ai crue. Ce que j’ai cru, c’est qu’elle était perdue.)

Le Robert
—-
Ici donc j’écrirais : La présence qu’elle avait devinée cachée dans l’ombre
« cachée » est bien attribut du pronom COD « que » (reprenant « présence », qui est COD du verbe,
Elle a bien deviné la présence de X cachée.

Tara Grand maître Répondu le 2 juillet 2025

Le verbe deviner appartient à la famille des verbes copulatifs (ou attributifs, comme les verbes d’état). L’adjectif ou le participe qui les suit est donc dans ce cas un attribut qui s’accorde avec le nom auquel il se rapporte :
Je la devine anxieuse (= je la pense, je la pressens, je la crois anxieuse)
Mais ces verbes se construisent aussi, parfois, comme des verbes transitifs directs :
– On devinait la bête dans les feuillages.( on décelait sa présence)
Il faut donc prendre garde de ne pas mélanger les constructions dans une même phrase. Pour votre exemple, il faut donc différencier. Ma suggestion serait :
La présence qu’elle avait devinée dans l’ombre. (caché est ici redondant puisqu’on ne devine pas quelque chose d’apparent)
Si vous devez introduire un complément, il faut l’isoler dans une incise, la virgule séparant l’adjectif ou participe du mot qui précède :
La présence qu’elle avait devinée dans l’ombre, dissimulée de surcroit dans un épais feuillage.

Chambaron Grand maître Répondu le 2 juillet 2025

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