RE: Utilisation de l’imparfait au lieu du subjonctif

Bonjour à tous,
J’écris depuis de nombreuses années des textes narratifs (essentiellement au passé) et cela fait quelque temps qu’une question me turlupine… alors je me lance…

Je connais très bien la règle : après « bien que », on doit mettre un subjonctif. Toutefois, je constate que, dans certains cas, son emploi n’offre pas toutes les nuances dont j’aimerais disposer.
Je m’explique (toujours pour un texte narratif au passé) :
À l’indicatif, pour décrire un événement se déroulant au moment de l’action, le français offre deux temps : l’imparfait et le passé simple. Comme vous le savez, leur usage n’est pas interchangeable.

Dans la phrase :
« Il neigeait sans discontinuer depuis plusieurs jours. »
l’emploi du passé simple « neigea » serait au mieux très maladroit et au pire carrément faux, car lorsque l’action s’inscrit dans la durée, l’imparfait est de rigueur.

Le décor étant posé, j’en viens (enfin !) à ma question :
Si par malheur, je décide de commencer ma phrase par « bien que », alors toute cette magnifique nuance du français tombe et c’est pour cela que je suis très tenté d’écrire :

« Bien qu’il neigeait sans discontinuer depuis plusieurs jours, je décidai de me lancer à la conquête du pic montagneux. »

Je me demandais donc ce que d’autres usagers et amoureux de la langue française pensent de ceci. Les puristes diront que c’est faux, bien évidemment, mais je trouve malgré tout que la forme « neigeât » manque de nuance.
Certains proposerons peut-être « ait neigé », mais on a l’impression que l’action est terminée  et qu’il ne neige peut-être plus… ça ne me convainc donc pas…

Merci de me dire votre sentiment sur cette question (certes un peu technique…)

Belle soirée à tous
Pascal

pasclovis Débutant Demandé le 31 août 2017 dans Question de langue
3 Réponses

Bonjour,

La locution conjonctive « bien que » introduit une subordonnée d’opposition.
Le verbe de la proposition principale (décidai) est à un temps du passé.
Pour marquer la simultanéité ou la postériorité le verbe de la subordonnée doit se mettre à l’imparfait du subjonctif.

J’écrirais :

« Bien qu’il neigeât sans discontinuer depuis plusieurs jours, je décidai de me lancer à la conquête du pic montagneux. »

« Pic montagneux » me paraît pléonastique.

czardas Grand maître Répondu le 31 août 2017
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