RE: relation – corrélation – problème d’accent aigu
Bonjour,
Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais préciser que le français n’est pas ma langue maternelle.
Un de mes élèves m’a récemment demandé pourquoi dans un mot « relation » il n’y a pas d’accent aigu sur e tandis que dans un mot « corrélation » l’accent aigu apparaît et je ne savais pas quoi lui répondre; d’autant plus qu’il hésite souvent à mettre un accent sur « e ».
Je sais que l’accent marque le son « e fermé » et « e caduc ». Mais existe-il une logique explication de ce phénomène ou c’est juste une anomalie dans la langue? Appartement les deux mots ont les mêmes racines (du latin « relationem »).
Un autre prof du français langue étrangère m’a expliqué que l’orthographe de ces deux mots est différent pour améliorer la fluidité de la prononciation. Mais j’avoue que la règle est assez flue et extrêmement arbitraire pour moi. La phrase « Renée aime faire du cheval en Bretagne » n’est pas également hyper fluide pour moi est pourtant personne ne remplace Renée par Rénée ou Bretagne par Brétagne ou deux consonnes précédent le e caduc comme dans « corrélation ».
Y-a-t-il un indice qu’on peut donner à qu’un qui ne sait pas si mettre un accent sur e dans ce cas ?
Merci d’avance pour votre aide précieuse !
En français, il est parfois (et même souvent) inutile de chercher des raisons à des anomalies qui ne relèvent que de l’histoire de la langue, au détriment de la logique ou du bon sens. Cet exemple notamment, comme tant d’autres, a été dénoncé en vain par le lexicographe Émile Littré.
Si le mot était de formation récente (après la Renaissance), il se dirait et s’écrirait corelation (co-relation) comme on dit coreligionnaire ou coresponsable. Mais comme en latin le préfixe co- (en fait con-, cum, avec) prenait un r devant une racine commençant elle-même par un r, le mot latin correlatio a donc été conservé en l’état.
L’accent a été ajouté par erreur par l’Académie à la 3e édition de son Dictionnaire en 1740, sans explications comme souvent. La forme avec accent a alors quasiment supplanté l’ancienne, le mot lui-même étant devenu très courant au XIXe siècle avec le développement des mathématiques.
