RE: quelque raison que ce soit ou quelques raisons que ce soit

Bonjour,
J’ai lu ceci  sur une page web d’une association dont je suis devenue membre récemment et ça me chiffonne un peu mais peut-être à tort car je suis anglophone.
VOUS QUI POUR QUELQUES RAISONS QUE CE SOIT DISPOSEZ DE TEMPS LIBRE
J’aurais mis le tout au singulier ou le verbe au pluriel ?  Mais il me semble que la version tout au singulier est plus courante..  je suis un peu perplexe.
Merci pour votre réponse 🙂
Mia

mmmmia3 Débutant Demandé le 18 janvier 2021 dans Conjugaison
2 Réponses

Oui, vous avez raison. Singulier comme pluriel sont possibles dans cette phrase, mais il faut une cohérence.
— Vous qui, pour quelque raison que ce soit, disposez de temps libre…
— Vous qui, pour quelques raisons que ce soient, disposez de temps libre…
Le singulier est une évidence pour moi dans ce contexte, mais le pluriel est envisageable.

Il y a certes une invariabilité de l’expression « quoi que ce soit » parce que « quoi » est un singulier, ce qui a pu tromper le rédacteur. Mais de façon générale, on conjugue selon le sens : ces raisons, quelles qu’elles soient.

Y a-t-il une exception pour l’introduction indirecte ? Non, on évite le singulier pour présenter le sujet réel.
— C’est une bonne raison, votre raison.
— Ce sont de bonnes raisons, vos raisons.
— C’est de bonnes raisons, vos raisons. NON [même si c’est possible quand le pronom neutre sujet « ce » est vraiment le sujet réel de la phrase, mais nous ne sommes pas dans ce cas de figure.]

Anonyme Amateur éclairé Répondu le 18 janvier 2021

En fait nous avons ici le présentatif « c’est » :

Au fond, c’est la question du figement qui est en jeu. Avec l’évolution de la langue, cette structure qui était libre au départ (on disait en ancien français « ce sui je, ce es tu », car « ce » est attribut du sujet postposé) se fige et le bloc « c’est » tend à être invariable en personne, même s’il varie encore, mais pas toujours, en temps. On peut considérer que ce bloc figé peut aussi expliquer la tendance à se passer là du « ne » négatif : « C’est pas moi, c’est ma sœur… ». Mais c’est une autre histoire, sur laquelle on reviendra.
C’EST / CE SONT des histoires | Grevisse.fr

le 19 janvier 2021.

Il y avait de quoi contester ma réponse, mais pas avec le lien de Tara ci-dessus qui ne traite pas le sujet. Et surtout, mmmmia3, si vous cliquez sur ce lien, faites très attention.

Ne tenez aucun compte de ce que dit ce monsieur qui explique doctement qu’il y a une tendance à supprimer la négation avec le « présentatif » : « c’est pas moi », et prétend en tirer des conclusions syntaxiques sur le figement de l’introducteur « c’est / ce sont », formule que 99% des auteurs continuent à conjuguer au pluriel.

Ne tenez pas compte de ce que dit ce monsieur qui dans un article pourtant intitulé « c’est / ce sont des histoires » fait semblant de ne pas comprendre la différence entre l’introduction d’un sujet réel par « c’est / ce sont » et l’utilisation d’un pronom sujet singulier suivi d’un verbe et d’un attribut.
* « ce sont des histoires intéressantes qui m’attendent » = introducteur du sujet réel : mieux vaut éviter le singulier pour respecter l’histoire de la langue, les recommandations des manuels, et la pratique encore actuelle d’une grande majorité des auteurs.
* « tout ça c’est des histoires » = sujet singulier reprenant « tout ça » + verbe obligatoirement au singulier + attribut

le 19 janvier 2021.
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