RE: que (de ?) se convaincre
« Je vérifie qu’il n’y ait pas de bombes dans les sacoches des salariés. Un matin, à l’ouverture des grilles, une ouvrière a légitimement rouspété en me disant : « Oh, vous savez, nous, on l’aime bien, notre boulot ! C’est notre gagne-pain ! On ne va rien faire sauter ! » Mis à part le fait que l’amour de cette dame porte évidemment non sur le travail lui-même, mais sur le ‘pain’ qu’il lui permettra d’acquérir, il est clair que se convaincre d’aimer faire une chose permet de moins pâtir en s’acquittant de cette tâche. »
Bonjour, je n’arrive pas à savoir comment je dois écrire le passage ci-dessus souligné :
– il est clair que se convaincre d’aimer faire une chose (tel que c’est)
– il est clair que de se convaincre aimer faire une chose
– il est clair que de se convaincre d’aimer faire une chose (c’est horrible…)
???
Merci.
Parlotte,
Désolée mais je ne suis pas d’accord avec vous, ni convaincue par votre démonstration.
De devoir travailler, ce n’est pas le pire, c’est d’être mal payé qui me dérange.
Non, pas d’accord. On dira plutôt : Devoir travailler… c’est être mal payé qui….
De se convaincre qu’on aime son travail, ça peut aider à le supporter.
Non, pas d’accord. On dira plutôt : Se convaincre qu’on aime son travail aide à le supporter
On dit bien « Travailler c’est trop dur, et voler c’est pas beau, demander la charité….. »
Il n’y a pas vraiment de démonstration dans ma réponse, j’imagine que l’emploi de ce mot est ironique pour en critiquer la longueur ?
Sur la deuxième partie, celle qui concerne le « de », j’ai transcrit ce qu’on lit partout. Par exemple dans le Grevisse c’est dans le §232b sur l’infinitif sujet, disponible sur Google Books.
— D’être réputé habile, ambitieux, profond calculateur de ses chances, ami douteux, prudent ennemi, n’était pas pour l’offenser. (Bernanos).
C’est donc simplement avec mes exemples que vous n’êtes pas d’accord ?
De mon côté je ne suis pas du tout d’accord avec vos contre-exemples. Dans « travailler c’est trop dur » ou « voler c’est pas beau », on parle du concept, du sens du verbe. C’est normal de ne pas utiliser le « de ». Ce ne sont pas des contre-exemples, ils valident au contraire que quand on parle du concept, du sens du verbe, on n’utilise pas le « de ».
C’est quand on n’utilise pas le verbe pour parler d’une action mais d’une situation vécue, appliquée à quelqu’un précisément, que l’infinitif est souvent précédé du mot « de ».
— Travailler c’est trop dur. C’est travailler qui est fatigant.
— C’est d’avoir travaillé chaque jour dans depuis dix ans dans la poussière de charbon qui l’a tué.
— De travailler désormais de jour, et à domicile, cela m’aide beaucoup à recouvrer ma santé.
C’est la nuance qu’on trouve dans les livres.
Notez que j’ai conclu ma réponse en précisant que si on ne percevait pas cette nuance, il valait mieux s’abstenir d’utiliser le mot « de », mais j’ai cru utile de l’exposer, car c’est un des deux points de la question de Nonobstant. Faut-il lui répondre que la question ne se pose pas, et qu’il n’est de bon français que le français simplifié ?