RE: Problème analyse du pronom nous

Sachant que dans l’exemple suivant, « nous » ne peut être ni sujet, ni COD, ni COI, a-i-il une fonction grammaticale ou le seul rôle linguistique d’énonciateur ?
« Les amies qui nous sont précieuses vont arriver. »

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Jeandoute Amateur éclairé Demandé le 28 décembre 2020 dans Question de langue
10 Réponses

Ce n’est pas, au départ, une question de pronom, et en changeant de personne, on peut analyser la phrase sans pronom.
Les verbes d’état n’ont pas de COD mais un attribut.
Dotés de cet attribut, ils peuvent avoir un COI.
— La semaine paraît longue au travailleur.
Sémantiquement, le complément « au travailleur » ne complète pas l’adjectif (la semaine n’est pas longue-au-travailleur), mais complète le couple verbe+attribut (la semaine pèse au travailleur).

— Cela plait à Pierre. Cela est agréable à Pierre.
Si l’on s’en tient au sens, on a la même fonction dans la construction transitive indirecte et dans la construction avec un verbe et un attribut, c’est-à-dire : objet indirect.
Je ne conçois que le sens « à Pierre, cela est agréable », et ne comprends pas le sens « cela est agréable-à-Pierre ». Pas plus que longue-au-travailleur, précieuse-à-Pierre n’a de sens sans le verbe d’état. On ne peut pas dire « j’ai organisé une semaine agréable-à-Pierre ». Il n’y a pas ici de complément de l’adjectif.

Le complément pronominalisé, sa fonction dans la phrase se maintient.
— Cela lui plait. Cela lui est agréable.
— Ces amies nous sont précieuses. Elles ne sont pas [précieuses à nous] ; elles [sont précieuses] à nous.
Je réponds donc comme Ingrid : complément d’objet indirect.

Ce qu’en dit le Grevisse.

C’est au paragraphe « éléments subordonnés à l’adjectif » qu’il classe d’abord ces compléments et les pronoms équivalents.
— Ce sacrifice est agréable aux dieux. Ce sacrifice leur est agréable.
Mais il qualifie immédiatement « leur » de « pronom personnel conjoint objet indirect », et se réfère donc manifestement au couple verbe+attribut.

Plus loin, dans le chapitre consacré aux pronoms, il précise [que dans ce contexte avec la préposition « à »] : « Le pronom complément de l’adjectif attribut se comporte comme un objet indirect du verbe ».
— La vérité trop vraie m’était antipathique à moi aussi (avec un pronom conjoint, et un pronom disjoint pour montrer les deux formes).

Le mot « comme » suggère qu’il ne faut plus considérer que le complément est subordonné à l’adjectif, car sous forme de pronom il a forcément dans la phrase la fonction d’objet indirect.

Anonyme Amateur éclairé Répondu le 28 décembre 2020
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