RE: Pourquoi isocèle et pas isoscèle
En grec ‘Ισοσκελές’ [isoskelês, du grec ancien ἴσος, isos (« égal ») et σκέλος, skêlos (« jambe »)] en espagnol ‘isósceles’, en italien ‘isoscele’, en anglais ‘isosceles’, en roumain ‘isoscel’.
En français, il existe deux écritures ‘isoscèle’ et ‘isocèle’. Mais la deuxième est beaucoup plus répandue comme ce ngram l’affirme. Plus précisément la première variante semble de disparaître quasiment à partir des années de 1980. Mes enfants me confirment aussi que c’est la deuxième variante qu’ils utilisent à l’école.
Émile Littré montre sa frustation :
isocèle (i-zo-sè-l’) adj. Voy. isoscèle. On ne voit pas pourquoi, en un mot purement technique, l’Académie adopte l’orthographe barbare isocèle, et rejette l’orthographe étymologique et correcte isoscèle.
Quelle explication peut-on donner à cela ? Pourquoi la lettre s n’a pas été maintenue ? Pourquoi le français a-t-il adopté une orthographe différente ?
Merci par avance !
On ne peut que vous donner entièrement raison. L’Académie – dont Littré fut souvent un pourfendeur – a jonché son Dictionnaire d’anomalies. Par négligence ou inconscience, elle ne les a souvent pas redressées et nous devons assumer ce capital étrange.
Dans le cas de isocèle écrit sans le s, on remarquera que cela dépareille aussi la famille qui comprend triscèle (triskèle) et quelques autres mots techniques, et qu’il biaise la prononciation originelle (famille de scolie, scoliose). Bref, un bel exemple des aberrations académiques !