RE: Multiple
J’ai vu ces phrases dans le questionnaire Projet Voltaire et je ne comprends pas les corrections:
1- Fromage ou dessert? C’est un dilemme que je résous en me prononçant pour le deuxième terme de l’alternative.
J’ai pensé à une erreur sur le mot « deuxième » employé à la place de second mais non. je ne comprends plus.
2- Il va être content, j’ai aperçu son nom sur la liste des reçus.
Une liste pouvant avoir plusieurs pages, je pensais que l’on devait alors dire « dans » la liste. Si la liste est imprimée dans un journal??
3- Le patron est excessivement exigeant avec ceux qui l’entourent.
Ici, pas d’erreur car c’est une connotation négative. Or, c’est affaire de ressenti car pour moi, être exigeant est une qualité et donc j’avais pensé remplacer par extrêmement. Et j’ai eu une faute.
4- Pourquoi deux tirets à : Faites-le-lui recommencer.
5- 1/4 d’heure! Il n’aura pas fait long feu dans cette réunion.
Pour moi, le sens est qu’il n’a pas traîné, avec une notion d’efficacité. Et si on ne parle pas d’un échec, on peut utiliser cette formule. Mais c’est faux alors je ne comprends plus.
6- Ils ne se causent pas assez, voilà l’origine de leur mésentente.
Pourquoi causer est-il une erreur ici?
Il est admis pour: Elle cause avec tout le monde. (discute)
Or dans ce cas, discute-t-elle ou parle-t-elle?
Merci de bien vouloir m’éclairer sur tous ces points. Je n’y arrive pas.
Projet Voltaire pose quelquefois des questions ambiguës. Je pense que dans le cadre de l’´épreuve, il faudrait s’en tenir au premier degré, c’est plus prudent.
1- Je suis d’accord avec vous. Projet Voltaire le dit par ailleurs, lorsqu’il n’y a que deux éléments, on doit dire second. Mais ici, ce n’est pas l’objet de la question.
2- On lit « dans » le journal parce qu’il a plusieurs feuillets. Mais je suis comme vous, sceptique. Girodet, dans « Pièges et difficultés de la langue française », estime qu’il faut dire « lire dans une liste » et non « lire sur une liste ».
3- Voilà le type même d’une question ambiguë. Les deux réponses sont possibles. Dans le cadre de l’épreuve, il faudrait prendre la phrase au premier degré ; elle a un sens, elle fonctionne, alors on répond vrai, sans état d’âme.
4- « le » et « lui » sont tous deux pronoms personnels compléments (quoi ? « le » ; à qui ? à « lui »). Quand deux pronoms personnels sont compléments, il faut deux traits d’union (à différencier des tirets).
5- Là, Projet Voltaire a raison.
« Faire long feu » et « ne pas faire long feu » sont des expressions très distinctes, l’une n’est pas le contraire de l’autre.
Faire long feu remonte à l’époque des anciennes armes à feu et à poudre, si celle-ci se consumait trop lentement ou s’éteignait, le coup de feu échouait, on disait le coup a fait long feu.
Ne pas faire long feu évoque un feu rapide, éphémère (on pense à un feu de paille).
En clair, faire long feu signifie échouer et ne pas faire long feu signifie être rapide.
Ici, « il » n’est resté qu’un quart d’heure, il a été rapide : il n’a pas fait long feu.
Mais que dire d’un mariage raté qui a peu duré, suivi d’un divorce ?
Il a fait long feu ? (Il a échoué), il n’a pas fait long feu ? (Il a peu duré).
Les interprétations sont diverses, on prend quelquefois l’une pour l’autre. C’est la présence de « long » qui explique cette dérive sémantique.
Il faut faire simple et respecter ces principes :
• ne pas faire long feu n’est pas le contraire de faire long feu (les expressions sont bien distinctes) ;
• il faut utiliser faire long feu pour exprimer un échec et ne pas faire long feu pour exprimer la brièveté.
Mais il y aurait tant à dire sur ce sujet…
6- Projet Voltaire a raison.
On cause avec quelqu’un, mais « causer à quelqu’un » fait partie du langage populaire.
On ne « cause » pas à quelqu’un, mais on parle à quelqu’un.
