RE: « les Danton » ou « les Dantons » ?

Répondu

Dans le module « Excellence » le PROJET VOLTAIRE signale que les noms propres « prennent néanmoins la marque du pluriel lorsque, par antonomase  ils désignent des types plutôt que des personnes, « Peu après, il est écrit : »N’entrent pas dans cette dernière catégorie les noms propres qui, quoique précédés d’un article pluriel, ne désignent emphatiquement qu’une personne (Où sont passés les Danton, les Robespierre ?).« Comment distinguer l’intention de celui qui écrit « les Danton » qui vise la personne de Danton de façon emphatique et « les Dantons » qui prend un « s » par antonomase ?

JANEDOE Amateur éclairé Demandé le 26 avril 2024 dans Général

Attention : on ne peut  parler d’antonomase qu’à propos des noms propres.
Il n’y a en réalité que métaphore dans l’expression ma maison est une cathédrale :  on a en effet bien là une comparaison sans outil de comparaison (avec le signifié maison)

Voici une définition précise  (Vitrine Linguistique mais qu’on peut trouver partout) :
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Figure de style qui consiste à remplacer un nom commun par un nom propre ou, à l’inverse, à remplacer un nom propre par un nom commun ou par une périphrase.

Notes :

Les noms communs devenus noms propres par antonomase s’écrivent avec une majuscule initiale; de même, les noms propres employés comme noms communs s’écrivent avec une minuscule initiale.

L’antonomase se fait soit par métaphore, soit par synecdoque.

C’est un vrai don Juan! (un séducteur), la Ville Lumière (Paris), la Vierge (la mère de Jésus-Christ) et camembert (fromage qui porte le nom du village d’où il tient son origine) sont des exemples d’antonomases.
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Vous pouvez consulter cet article pour en savoir plus :
Antonomase : figure de style jouant sur le sens des mots | BDL

le 28 avril 2024.
4 Réponses

Ce n’est pas simple en effet ! S’il y a antonomase, le nom propre est devenu nom commun, normalement avec perte de la majuscule (ce n’est pas toujours le cas mais ça le devrait) et marquage éventuel du pluriel. Cela se fait par l’identification d’un trait particulier de la personne ou du personnage, ce qui permet d’employer le mot hors d’un contexte spécifique : des harpagons (avarice), des rastignacs (ambitieux), des adonis (beauté), des mécènes (protecteurs des arts), des cassandres (prophètes), des casanovas (séducteurs), etc.
Il n’y a pas antonomase si le nom propre est employé par pure comparaison dans des circonstances précises, historiques le plus souvent. Il s’agit alors d’une métonymie de l’expression « des gens de l’envergure de X ». Si je dis « il nous manque des Balzac », je ne fais pas allusion à un attribut spécifique mais à la dimension culturelle de l’écrivain et éditeur qu’il était.

Chambaron Grand maître Répondu le 26 avril 2024
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Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.