RE: Le subjonctif imparfait a-t-il jamais existé ?
Ma question est adressée aux historiens de la langue plutôt qu’aux grammairiens. Je viens de lire La Panthère des Neiges dont la narration est écrite au passé. Lorsque le subjonctif est requis, l’auteur, qui est un érudit, emploie l’imparfait de manière sélective : presque toujours lorsque le verbe est du 3e groupe, jamais quand il est du 1er groupe. Je me suis donc demandé si ce subjonctif imparfait reflétait l’usage linguistique d’une époque ou s’il s’agissait d’une théorisation de grammairien que quelques précieux se sont ensuite appliqués à utiliser. Il est vrai que : « Il fallut que nous repassassions tous les sujets au programme afin qu’elle pût se présenter à l’examen sereine. » sonne très artificiel !
Bonjour,
il me semble également que dans la littérature actuelle, cet usage ne se voit que pour les verbes conjugués à une personne qui ne choque pas trop l’oreille, soit la 3e du singulier.
« Je souhaitais alors qu’il vidât son verre avant de commencer à manger », on peut le croiser.
« Je souhaitais alors que nous vidassions nos verres avant de commencer à manger », jamais.
Il y a à mon sens une forme de pédanterie à n’en user que dans le premier cas.

Cette remarque, que nous avons tous tendance à faire, sur le subjonctif imparfait qui blesserait l’oreille, ne tient pas.
On dit sans sourciller : il faudrait que nous ^placions » ceci ou cela. On a la même finale [as[ɔ̃] pour vid[as[ɔ̃] et pla[as[ɔ̃] .
Et pourtant, c’est un fait, « vidassions » nous gêne et pas « placions ». Je n’ai pas encore compris pourquoi.
Mais parce que l’imparfait est un usage fréquent du verbe « placer », et qui dit fréquent dit accepté par l’oreille.