RE: Il s’est ensuivi / Il s’en est suivi

Répondu

Pourquoi entend-on et lit-on de plus en plus souvent « Il s’en est suivi« , « Les émeutes qui s’en sont suivi » , notamment de la part de nos chères têtes pensantes ?

En effet, le verbe s’ensuivre est un verbe impersonnel, et ne se conjugue qu’à la troisième personne du singulier.
Quelle drôle d’idée de le scinder en deux pour le conjuguer ?… Imagineriez-vous de dire « Ils s’en sont volé » pour « Ils se sont envolés » ou « Elles s’en sont fui » au lieu de « Elles se sont enfuies » ?

L’Académie Française est formelle, on doit écrire « Il s’ensuivit » et non pas « Il s’en suivit », et « Il s’est ensuivi » et non pas « Il s’en est suivi ».
L’emploi (plus rare) du verbe « s’en ensuivre » est également accepté : « Les événements qui s’en sont ensuivi » (écrit « ensuivis » sur le site de l’Académie, lequel est erroné (question supplémentaire) ?).

Pourtant, quelle n’est pas ma stupéfaction de constater que de nombreux sites d’orthographe et de conjugaison, et même le Larousse (!!!) affirment que le verbe s’ensuivre se conjugue à la troisième personne du singulier et du pluriel, et que la forme correcte, au passé composé, est « Il s’en est suivi » !

Je suis particulièrement intéressée par l’avis d’un expert en la matière !

Cathy Lévy Grand maître Demandé le 26 novembre 2014 dans Conjugaison
8 Réponses

Je me sens obligé de moduler ma réponse précédente qui reste quand même, à mon sens, défendable. L’Académie française précise dans son dictionnaire que le verbe s’ensuivre n’est « usité qu’à la troisième personne du singulier et  du pluriel », donc l’emploi de la 3ème personne du pluriel est correct selon elle. Voilà qui donne raison à Chambaron.

jean bordes Grand maître Répondu le 27 novembre 2014

Merci de cette superbe contrition, étonnamment émouvante en ce lieu qui se cherche encore.

Mais ce n’est pas moi qui ai raison : c’est cette foutue langue, verte, ocre, mordorée, qui nous permet de « dire » ce qui sans elle n’aurait jamais existé. Par delà les règles austères, dans l’antre oublié de Villers-Cotterêts, des ballades de Villon aux pamphlets de Ferré, cette langue vibre autour du même squelette : qu’importent les écailles pourvu que l’on ait l’âme.

Pardonnez-moi cette brève digression poétique. Je m’égarai. Et, dirait Rabelais, revenons donc à nos moutons. Il s’ensuit, si j’ai bien suivi, que les suites de cet article ne devaient pas dépasser l’épaisseur d’un court commentaire à une intervention modeste. Ainsi soit-il !

Dont acte, bonsoir !

le 28 novembre 2014.
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