RE: Il risque/Il a des chances
Bonjour,
Je viens de lire sur un site ceci :
« On ne dit pas il risque de gagner, mais il a des chances de gagner« .
Je suis d’accord sur le principe, cependant j’ai tout de même le sentiment (peut-être à tort) que tout dépend de ce que l’on cherche à exprimer.
En effet, si le fait qu’il puisse gagner est une réelle crainte, pourquoi ne pourrions-nous pas l’appuyer un peu plus en utilisant « risquer » dans une phrase ?
Exemples :
– Il s’est tellement entrainé qu’il a des chances de gagner.
– Il s’est tant entraîné qu’il a toutes les chances de gagner.
(Je vois ici un sentiment ni marqué positif, ni marqué négatif)
– Si tu ne t’entraînes pas plus sérieusement, il a des chances de gagner.
(je vois ici l’expression d’un avis, d’une possibilité qui, même si elle n’est pas encore advenue, est presque de l’ordre de l’évidence)
– Si tu ne t’entraînes pas plus sérieusement, il risque de gagner.
(j’y vois ici une crainte/une mise en garde exprimée de manière plus directe, plus appuyée)
Pouvez-vous me donner votre sentiment s’il vous plaît ?
Merci d’avance
Cocojade
Il faut garder un minimum de cohérence avec l’origine des mots et ne pas les entrainer dans des dérives de sens.
Un risque est étymologiquement hérité du vocabulaire (Renaissance) de la marine avec, grosso modo, le sens de rocher sur lequel on peut fracasser un bateau et perdre sa cargaison. L’idée d’incertitude est venue par la suite, en restant secondaire. Il est de toute façon vain de cajoler des emplois où quelqu’un prend un risque prétendument positif.
Une chance (du latin cadere, tomber) est de la famille de choir, échoir, accident, coincidence, occasion et de bien d’autres. C’est la notion d’aléa et de probabilité qui domine. Il n’y a aucune connotation positive ou négative. Si quelqu’un a des chances de réussir une entreprise, il en a aussi, en proportion inverse, de la rater.
Inutile donc d’opposer les deux idées qui relèvent de domaines différents.
Je ne cherche pas à « opposer » Chambaron.
Je cherche à exprimer « une nuance ».
Celle-ci me semble évidente, mais peut-être n’ai-je pas tous les versants.
Pourriez-vous vous essayer à développer dans ce sens… ?
Sincèrement, je ne vois pas quoi ajouter. Il ne s’agit pas là de nuancer mais d’employer correctement.
Pour me reformuler : le risque est le contenu de ce qui est en jeu (dix ans de réclusion, sa propre vie, son boulot), la chance est la probabilité de réalisation de cet évènement (peu de chances, plus de chances, neuf chances sur dix, etc.).
