RE: Encore faut-il…

Répondu

Bonjour,
Comment faut-il écrire les verbes avec l’expression « encore faut-il » ?

Je prends le modèle suivant :

Je te (donner) bien ce livre, encore (falloir)-t-il qu’il t’ (intéresser).

Je me fixe comme méthode de travail de choisir le temps et le mode que je veux pour le verbe de la principale, me disant  que c’est à la ou aux subordonnée (s) de s’adapter selon les règles de la concordance des temps. Mais je me rends compte que je n’ai pas cette liberté, je ne peux par exemple écrire : je t’ai donné ou je t’avais donné ce livre, encore f… », la phrase serait impossible à terminer. Je vais donc bannir l’indicatif, du moins certains temps de l’indicatif, dans la principale. Visiblement, c’est la subordonnée qui commande. Est-ce une règle générale ?

Enfin, puis-je écrire :

Je te donnerai  bien  ce livre, encore faut-il qu’il t’intéresse.

Ce futur simple dans la principale, est-il correct ? J’en doute.

Mais il me semble que  les deux phrases suivantes sont correctes.

Je te donnerais bien ce livre, encore faut-il qu’il t’intéresse.

Ou bien

Je  te donnerais bien ce livre, encore faudrait-il qu’il t’intéresse.

Qu’en pensez-vous ? Merci.

Brad Grand maître Demandé le 16 août 2018 dans Général
8 Réponses

Oui, d’accord avec vous : « encore faut-il » peut articuler un rapport obligatoire entre l’action et la condition, ou introduire un simple complément, certes de forme conditionnelle mais finalement accessoire.
Avec le couple réussir/vouloir, je vois une décision à prendre, le premier verbe étant conditionné au second, il doit être conjugué dans le temps de l’action, donc ni aux temps composés ni au passé simple. Avec le couple réussir/aider, la condition à remplir n’apparaît que comme complément de nuance, et on peut utiliser les temps composés si la réussite a eu lieu et que la condition accessoire a été remplie.

Pour le conditionnel, peut-être vos exemples sont-ils corrects, mais
phrase 1. Je sais bien que beaucoup s’amusent à mettre du subjonctif imparfait après un conditionnel présent (comme on utilise l’imparfait sans notion de passé pour la condition avec « si » : s’il savait, il serait fier), mais sans le mot « si », à quoi bon l’imparfait ? Je suis donc réservé sur le couple présent + imparfait : encore faudrait-il que tu le voulusses. Le couple présent + présent est plus simple : encore faudrait-il que tu le veuilles. Certes, le subjonctif imparfait apporte une nuance hypothétique (un homme, fût-il roi, ne peut pas…), mais ici il semble bien que l’hypothèse ou la condition est déjà présente dans le « encore faudrait-il ». Sans ce « encore faudrait-il », j’admettrais l’irruption d’un subjonctif imparfait : tu pourrais réussir, le voulusses-tu.
phrase 2. Le mélange entre temps composé et temps simple (encore aurait-il fallu que tu le voulusses) donne à réfléchir, mais je vous approuve finalement de conjuguer au temps de l’action (par contre : encore aurait/eût-il fallu que tu l’aies/eusses décidé, temps composé pour montrer la condition accomplie).

David91 Érudit Répondu le 17 août 2018
Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.