RE: conditionnel passé seconde forme et concordance des temps (eût/eut + p.p.)

Répondu

Bonjour tout le monde,

Dans le test 9 du livre « Certificat Voltaire – Un entraînement intensif à l’épreuve d’orthographe » (Dominique Dumas), question 194, on nous propose la phrase suivante :

« Il eut pu aider cet enfant s’il l’eut voulu ; il lui aurait offert une vie toute autre. »

La correction proposée est :
« Il eût pu aider cet enfant s’il l’eût voulu ; il lui aurait offert une vie tout autre. »

Si je comprends la correction au verbe « pouvoir » (l’auxiliaire du conditionnel passé II prend un accent circonflexe à la troisième personne du singulier), je ne la comprends pas pour le verbe « vouloir ». Pour moi, il faudrait de l’indicatif. Pourriez-vous m’éclairer à ce sujet ?

En vous remerciant par avance pour votre aide.

Note : pour m’aider à comprendre la phrase et savoir quels temps employer, je remplace le conditionnel passé II par un conditionnel passé classique, et cela me donne « Il aurait pu aider cet enfant s’il l’avait voulu ». Mon erreur et mon incompréhension viennent peut-être de là.

AnaisD Débutant Demandé le 18 février 2025 dans Conjugaison
4 Réponses

Bonsoir,

La seule chose finalement à retenir de ce conditionnel passé 2e forme, similaire dans sa construction au subjonctif plus-que-parfait,  c’est son inutilité au XXIe siècle.

Il se voulait être la marque d’une supériorité littéraire, d’un langage soutenu, il n’est aujourd’hui que pédanterie et son usage quasiment restreint à la 3e personne du singulier qui sonne comme un passé antérieur

Il marquait à lui seul une éventualité , souvent suivi d’une relative au subjonctif plus-que-parfait : « Eussé-je connu cet homme que je l’eusse épousé » ou » »j’eusse connu cet homme que je l’eusse épousé »  ont absolument la même acception que  » Si j’avais connu cet cet homme, je l’aurais épousé » et n’amène aucune nuance ou subtilité.

Ce soutien du langage débordait même dans des subordonnées introduites par une conjonction qui logiquement eût dû  commander l’indicatif .
« Nous dévorions notre tartiflette comme comme si nous n’eussions pas mangé depuis dix jours » est considéré comme une phrase correcte.
Bonne chance pour la placer dans un refuge.

 

Ouatitm Grand maître Répondu le 19 février 2025
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Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.