RE: Conditionnel passé (deuxième forme) et subjonctif plus-que-parfait s’écrivent de la même manière ?
Bonjour,
Dans le test numéro un disponible en ligne, je vois la phrase suivante :
« 185. Il eut été préférable qu’il fut plus convainquant : ses interlocuteurs ont trouvé qu’il connaissait mal le dossier. »
Sans parler de la faute peu « convaincante », on remarque l’absence de circonflexe sur « fût », facilement repérable (car c’est du subjonctif). Mais là, je vois qu’on a du conditionnel passé deuxième FORME : « il eût été », dans la correction, qui stipule qu’il faut l’accent ici pour le différencier du passé antérieur qui est « il eut été » !
Seulement… je ne comprends plus, puisque le conditionnel passé deuxième forme s’orthographie exactement pareil au subjonctif plus-que-parfait ! On pourrait donc avoir deux temps différents orthographiés de la même manière dans la même phrase ?
Par exemple, « Il eût été préférable que cet homme eût été plus gentil avec sa femme » ?
(En partant du principe qu’on ne veuille pas remplacer « eût été » par « aurait été ».)
Merci de votre aide, camarades !
OUI, conditionnel passé deuxième forme et subjonctif plus-que-parfait s’écrivent effectivement pareil.
Il vous suffit de vérifier dans un tableau de conjugaison.
Il s’agit d’ailleurs plus ou moins du même temps, un temps qu’on peut appeler, au choix, conditionnel passé deuxième forme, ou subjonctif plus-que-parfait. Et on peut dire, au choix, que ces temps s’écrivent pareil, ou que ce sont deux noms différents pour un même temps.
Vous avez repéré qu’il faut un accent circonflexe à « fût » parce que c’est du subjonctif : en effet, sans concordance des temps, on aurait écrit « qu’il soit convaincant ».
De la même manière, vous devez repérer qu’il faut un accent circonflexe à « eût été », parce que le sens est conditionnel et qu’on a donc un conditionnel passé deuxième forme : en effet, on écrirait plus simplement : « il aurait été préférable ».
Et l’exercice s’arrête là.
On écrit « il eût été », car c’est bien ainsi qu’on conjugue « être » au conditionnel passé deuxième forme.
On écrit « il fût », car c’est bien ainsi qu’on conjugue « être » au subjonctif imparfait.
Vous posez ensuite la question de savoir si on peut avoir dans une même phrase deux temps différents, deux temps de modalités différentes, orthographiés pareil.
Pourquoi pas :
— ce qui n’est pas interdit est autorisé
— dans « quand je dis que je crois qu’il arrive, je veux surtout dire que je souhaite qu’il arrive », l’indicatif et le subjonctif ne sont-ils pas orthographiés identiquement ?
Votre dernier exemple qui présente deux verbes conjugués identiquement mais à deux temps que vous estimez différents (un conditionnel passé deuxième forme suivi d’un subjonctif plus-que-parfait) est peu compréhensible, présentant pour le deuxième verbe une antériorité dans le passé hypothétique exprimé par le premier verbe ; mais il ne faut pas exclure qu’on puisse construire un contexte permettant cela, et il est extrêmement fréquent qu’une simple orthographe ne dise pas tout d’une intention, d’une modalité.