RE: Comment choisir entre « continuer à » et « continuer de » ?

Je ne sais jamais comment choisir entre « continuer à » et « continuer de ». Pouvez-vous m’aider ?

Aline Érudit Demandé le 18 novembre 2014 dans Général
7 Réponses

Le Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française (Bordas) et le TLFi ayant déjà été cités, j’y vais de ma petite contribution. Cela me permettra également de répondre à Cathy Levy au sujet de « commencer de ».

Le bon usage, au paragraphe 907, dresse la liste des verbes « construisant d’habitude l’infinitif avec à ». Continuer y est mentionné, mais des précisions sont données un peu plus loin.
« Continuer de est plus fréquent encore que commencer de dans la langue écrite, même non littéraire, et le choix est donc plus libre encore : Elle continue D’exister (Code civil, art. 694). — Il continua DE galoper vers la cantinière (STENDHAL, Chartr., III). […] »

Dans l’ouvrage La préposition (Grevisse, 6e édition revue par I. M. Kalinowska), le nota bene de l’entrée « Continuer » nous dit ceci :
« Les deux constructions sont également correctes, même si “continuer de” semble d’un usage plus fréquent dans la langue écrite. »

On nous renvoie d’autre part au § 904 du BU, dont je cite un extrait :
« Un nombre assez considérable de verbes présentent plusieurs constructions différentes pour l’infinitif qui leur sert de complément essentiel.
[…] Des grammairiens ont essayé de découvrir des nuances sémantiques pour d’autres verbes : par ex., entre commencer à et commencer de, continuer à et continuer de (§ 907) ; entre s’efforcer de et s’efforcer à, tâcher de et tâcher à (§ 906). Il est assez naturel que des écrivains sentent des différences, mais celles-ci ne sauraient être considérées comme générales et constantes. Le plus souvent, c’est l’usage écrit, surtout littéraire, qui a d’autres possibilités que la langue commune et qui, en particulier, maintient plus ou moins en vie des tours classiques ; en outre, la préposition de a l’avantage, pour les auteurs qui ont l’oreille délicate, d’éviter les hiatus qu’amène la préposition à (Il continua à apporter). »

Pour finir, et pour rebondir sur « commencer de », voici ce qu’indique Grevisse :
« Commencer de est très fréquent dans la langue écrite, au point que l’on peut considérer qu’elle a le libre choix, du moins quand ce verbe est au passé [R8] […] »

La remarque associée explique enfin :
« Sur les 60 ex. de de que nous avons notés, commencer est seulement trois fois à l’indic. prés., et le de paraît alors plus affecté : Le simiesque commence DE se tempérer pour annoncer l’humain (J. ROSTAND, Pens. d’un biol., p. 86). »

Poulpette Érudit Répondu le 19 novembre 2014
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