RE: COD antéposé ?
J’en ai beaucoup lues, de ces histoires…
On est bien d’accord sur l’accord ?
Bienvenue dans le monde kafkaïen de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir !
Selon la règle (contre nature) imposée au forceps par l’Académie, on devrait en effet accorder avec le C.O.D. antéposé. Sauf qu’avec en, ça ne fonctionne pas, sans qu’on sache pourquoi puisque c’est un pronom comme un autre.
On ne s’étonnera donc pas vraiment que les Français prennent en grippe l’orthographie archaïque qu’on leur impose. Mais avec un peu de patience, les choses changeront comme le souhaitent tant de francophones de par le monde…


Bonsoir Chambaron,
Je ne peux m’empêcher d’intervenir sur ce post, car je rejoins vos propos.
Il y a dans la langue française des exceptions qui n’ont aucun fondement ni logique et qui, de surcroît, ne sont même pas expliquées.
Cela décourage bon nombre de Français qui en perdent leur latin 😉
Exemple
Des nuances émeraude : Si l’adjectif de couleur provient d’un nom de fruit, de fleur, de pierre précieuse …, il reste invariable.
Des nuances violetteS et pourtant…Si l’adjectif de couleur provient d’un nom de fruit, de fleur, de pierre précieuse …, il reste invariable.
Violette est bien un nom de fleur…et allez savoir pourquoi, il ne doit pas rester invariable.
Je suis personnellement pour préserver la beauté de la langue française, mais, comme vous, je fais partie de ceux qui aimeraient y voir un sacré coup de dépoussiérage de l’incongru.

Dont acte ! N’hésitez pas à saper à l’occasion les excès de cette règle déjà bien vermoulue.
Quant à violette, c’est un cas atypique puisque c’est aussi bien une fleur (nom) qu’un adjectif (féminin de violet) régulièrement accordable. À chacun de juger de la nuance…

Ce (si polémique) accord du participe passé est sans doute critiquable, sans doute réformable, mais il est tout de même fondé sur une certaine logique et donc pas complètement absurde. Et il me semble que les propositions de simplifications faites ici (ré)introduisent – au moins dans un cas – une situation pour le coup complètement absurde. Il s’agit de l’accord de certains verbes pronominaux (cas 2). Où il est question d’ouverture(s).
La porte s’est ouvert( ?).
Qu’est-ce qui s’est ouvert ? La porte, donc La porte s’est ouverte.
Ce qui est cohérent avec le cas 1 : Qu’est-ce qui est ouvert ? La porte.
Avant elles étaient très timides, mais depuis quelques temps, elles se sont ouvert(?).
Qui est-ce qui s’est ouvert ? Elles, donc Elles se sont ouvertes.
Ce qui est cohérent avec le cas 1 : Qui est-ce qui est ouvert ? Elles.
Elles se sont ouvert( ?) une petite bière.
Qui s’est ouvert ? Elles, donc Elles se sont ouvertes une petite bière.
Pourtant, qu’est-ce qui est ouvert ? Elles ? Non, la petite bière ? Oui.
Ce qui n’est pas cohérent avec le cas 1 (et la logique).
Et donc, on ne dirait plus La petite bière qu’ils se sont ouverte, mais La petite bière qu’ils se sont ouverts.
Pourquoi pas, mais si un des arguments pour simplifier cette histoire d’accord est d’en éliminer l’illogisme, ça me parait être un très mauvais argument.