RE: Accords / Concordance des temps

Répondu

Bonjour,

Voici quatre phrases qui me posent question :

1. Elle veille à ce qu’aucun tee-shirt, short ou chemise troués n’échappe(nt ?) à sa vigilance.

2. La demeure est décorée avec le même luxe que s’il se fut agi d’un palais (passé antérieur ?) (fût agi ? Subjonctif imparfait ?) et je ne doutais désormais plus qu’elle eût (aurait ?) toute sa place au sein de notre famille.

3. Tête(s ?) basse(s ?), ils me saluèrent, leur masque laissant (à ?) voir leurs yeux sans que rien (ne ?) puisse les obliger à me fixer davantage. [Sans que n’est normalement pas suivi du ne explétif dans une phrase affirmative]

4. Il réalise que le texte n’a pas été rédigé en français comme le lieu d’édition britannique l’eût (eut ?) fait supposer.

Je vous remercie pour vos réponses.

Marisa Grand maître Demandé le 19 janvier 2021 dans Général
2 Réponses
Meilleure réponse


1. Ce que dit la BDL à ce sujet :
L’accord du verbe ayant plusieurs sujets introduits par le déterminant aucun suscite des hésitations. En effet, comme aucun a le sens de « pas un », doit-on utiliser le singulier en considérant que chaque sujet a une valeur nulle, ou y voir une addition de plusieurs sujets qui nécessite l’accord au pluriel ?
Lorsque plusieurs sujets sont juxtaposés et introduits par aucun, le verbe est souvent employé au singulier, car il est facile de concevoir l’action pour chacun des sujets séparément. Néanmoins, le pluriel est aussi possible.
Exemples :
Aucune friandise, aucun dessert ne me fait plus plaisir qu’un morceau de bon chocolat.

Aucun chat, aucun chien ne pouvait remplacer la souris qu’il avait apprivoisée.
Aucun regret, aucun reproche ne vinrent gâter cette nuit. (Stendhal)


2. La demeure est décorée avec le même luxe que s’il s’agissait d’un palais et je ne doutais désormais plus qu’elle eût (aurait)toute sa place au sein de notre famille.
Les temps des deux principales ne sont pas en cohérence :
La demeure est décorée avec le même luxe : « être » est au présent (passif)
et je ne doutais désormais plus : « douter » est au passé (imparfait).
Il convient de choisi le présent ou le passé.
– présent : la demeure est décorée avec le même luxe et je ne doute désormais plus
– passé :  la demeure était décorée avec le même luxe et je ne doutais désormais plus
—> la demeure est décorée avec le même luxe que s’il s’agissait (imparfait) d’un palais et je ne doute désormais plus qu’elle ait(subjonctif présent) toute sa place au sein de notre famille.
—> la demeure était décorée avec le même luxe que s’il se fut agi (passé antérieur) d’un palais et je ne doutais désormais plus qu’elle eût (subjonctif imparfait) toute sa place au sein de notre famille.

3. Tête basse (le pluriel est possible), ils me saluèrent, leur masque laissant voir leurs yeux sans que rien ne puisse les obliger à me fixer davantage.
– Laisser à + infinitif forme des locutions verbales ayant un sens spécifique : laisser à désirer n’a pas le sens de laisser désirer.
Laisser à désirer = être médiocre – laisser à entendre  = faire croire- laisser à croire = tromper – laisser à penser = faire imaginer

– Le « ne » ici n’est pas explétif il fait couple avec rien : rien ne peut les obliger
—-
4. Il réalise que le texte n’a pas été rédigé en français comme le lieu d’édition britannique l’eût (= ne l’aurait : conditionnel passé 2ème forme : imparfait du subjonctif) fait supposer.

Tara Grand maître Répondu le 19 janvier 2021
Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.