RE: Accord du PP après c’est… que
Bonjour,
Dans une très récente discussion, un éminent contributeur a soulevé une question qui me laisse perplexe.. Il s’agit de l’accord du participe passé après la tournure emphatique c’est… que…. Par exemple : c’est une pomme que j’ai mangé(e) (au sens de : non, ce que j’ai mangé n’est pas une poire, c’est bien une pomme). Mon premier réflexe fut de me dire que l’antécédent du pronom que étant une pomme, il était évident qu’il fallait faire l’accord : c’est une pomme que j’ai mangée (contredisant l’avis du susdit contributeur, qui prétendait, lui, qu’il ne fallait pas accorder). Mais en marchant dans ses pas je me questionne : suis-je sûr au fond de moi d’avoir raison ? Et à bien y réfléchir, l’antécédent de que me semble finalement plutôt être le pronom c’ (pour ce, cela) : cela [que j’ai mangé] est une pomme. Auquel cas l’antécédent serait neutre donc l’accord ne devrait pas se faire. Ce qui n’est pas sans poser d’autres questions car de la même façon on pourrait (devrait ?) écrire : c’est une femme que j’ai vu cette nuit-là (toujours au sens non, ce n’était pas un homme !) ce qui me heurte un peu.
J’ai cherché sur ce site et sur Internet mais je ne suis pas parvenu à trouver une réponse précise à cette question : faire l’accord du participe passé dans ce cas est il obligatoire, facultatif ou fautif ? Qu’en pense la docte assemblée ? Merci de vos réponses éclairantes…
Bonjour et merci à tous pour vos réponse. La diversité des opinions prouve bien que le problème est plus complexe qu’il n’y paraît. Effectivement après une première recherche, tous les exemples que j’avais pu trouver, notamment dans le Grevisse, allaient dans le sens de l’accord et ne mentionnaient même pas qu’on pût envisager de ne pas le faire — et les avis de PhL, Cyril17, Pascool et Zully vont aussi dans ce sens, qui semble au premier abord le plus logique (le seul ?) d’un point de vue strictement grammatical (COD placé avant, etc.). Cependant les arguments de Kerglof et Chambaron me semblent également tout à fait recevables et tendent à prouver que dans certains cas il est légitime de ne pas faire l’accord. Ce qui me semble intéressant est que ces cas ne répondent pas à une règle simple (« mécanique ») en fonction du genre, du nombre, de la fonction, de la position, de la nature de l’article (la femme, une femme), etc., mais sont également étroitement dépendant du sens (sémantique)– manifestement il y a donc bien syllepse… Encore merci pour vos éclaircissements.
