RE: Accord du PP après c’est… que
Bonjour,
Dans une très récente discussion, un éminent contributeur a soulevé une question qui me laisse perplexe.. Il s’agit de l’accord du participe passé après la tournure emphatique c’est… que…. Par exemple : c’est une pomme que j’ai mangé(e) (au sens de : non, ce que j’ai mangé n’est pas une poire, c’est bien une pomme). Mon premier réflexe fut de me dire que l’antécédent du pronom que étant une pomme, il était évident qu’il fallait faire l’accord : c’est une pomme que j’ai mangée (contredisant l’avis du susdit contributeur, qui prétendait, lui, qu’il ne fallait pas accorder). Mais en marchant dans ses pas je me questionne : suis-je sûr au fond de moi d’avoir raison ? Et à bien y réfléchir, l’antécédent de que me semble finalement plutôt être le pronom c’ (pour ce, cela) : cela [que j’ai mangé] est une pomme. Auquel cas l’antécédent serait neutre donc l’accord ne devrait pas se faire. Ce qui n’est pas sans poser d’autres questions car de la même façon on pourrait (devrait ?) écrire : c’est une femme que j’ai vu cette nuit-là (toujours au sens non, ce n’était pas un homme !) ce qui me heurte un peu.
J’ai cherché sur ce site et sur Internet mais je ne suis pas parvenu à trouver une réponse précise à cette question : faire l’accord du participe passé dans ce cas est il obligatoire, facultatif ou fautif ? Qu’en pense la docte assemblée ? Merci de vos réponses éclairantes…
Les accords par syllepse sont finalement très nombreux en français : compléments de noms, noms en apposition, etc. Sur les 4 631 questions posées à ce jour sur ce site, très nombreuses sont celles qui y font référence, engendrant beaucoup de tergiversations et de litiges inutiles.
Cela souligne à mon sens, une fois de plus, la vanité de certaines règles de graphie. De nombreux grammairiens modernes proposent l’invariabilité des participes après avoir. L’accord est une nuance inaudible pour la plupart des verbes (premier et deuxième groupes) et souvent peu porteuse de sens à l’écrit, mais consomme une énergie disproportionnée pour être comprise et correctement appliquée.
Il y a là matière à réflexion…
