RE: accord avec qui – le mot de la fin ?
Bonjour
Dans le post « le seul qui ait/a ? » du 24 mars, il est conseillé d’écrire
« je suis le seul qui ai défendu cette proposition ». Deux questions :
- Pourquoi « qui » ne se réfère pas à « le seul » ? (j’aurais écrit « le seul qui a… »)
- Pourquoi on n’emploie pas le subjonctif alors qu’on est avec la forme « le seul »
D’ailleurs, dans le post « je suis la seule qui a… ou …qui ai » du 20 mars, il est conseillé d’écrire :
« Je suis la seule des six qui n’aie pas grandi »
- A nouveau, pourquoi « qui » ne se réfère pas à « le seul » ? (j’aurais écrit « la seule qui n’ait »)
- Ici on emploie bien le subjonctif car forme « le seul »
Dans le livre « Optimiser son score à la certification Voltaire », on trouve l’exemple
« Tu es le seul qui pouvait les porter » en page 79
Et on explique que l’antécédent de « qui » est « le seul ».
Alors, quelque chose m’échappe ? ou la règle est flottante ?
merci d’avance, j’espère que j’assimilerai enfin cette règle.
Vous avez sans doute raison d’insister. Après des recherches plus poussées sur ce cas précis, il semble bien qu’il y ait deux formes en circulation. Je n’arrive pas à mettre la main sur une réponse univoque. J’en conclurais que l’usage est flottant.
Le thème ne se limite d’ailleurs pas à « le seul ». Voici deux séries de citations contradictoires d’auteurs reconnus :
1. Accord avec le pronom sujet :
Vous êtes une nymphe antique qui vous ignorez (Nerval).
Vous êtes un enfant qui prétendez agir comme un homme (Fromentin).
Je suis un paresseux qui ne me plais qu’à dormir au soleil (Aymé).
2. Accord avec l’attribut :
Je suis une fille du Carmel qui va souffrir pour vous (Bernanos).
Nous sommes de pauvres époux qui ont failli (Giraudoux).
Je suis un rat de campagne qui ne peut subsister à Paris (Voltaire).
Personnellement, pour des raisons de cohérence dans le temps et de facilité à justifier ma position d’une manière plus générale, je pratique l’accord avec le sujet réel. Mais je ne corrigerais pas l’accord avec l’attribut.
Concernant, le subjonctif, là aussi quelques indécisions, surtout avec un passé dans la relative. Voir Grevisse.
