RE: à une époque qu’il a estimée /estimé se situer
Bonjour à toutes et à tous,
Je fais appel à vos connaissances et à votre sens du partage pour m’aider à résoudre les points suivants (aucune reformulation possible, je précise) :
1° « (…) à une époque qu’il a estimée /estimé se situer avant J.-C. »
La règle dit bien que le participe passé s’accorde si le COD commande l’action de l’infinitif, j’aurais donc tendance à faire l’accord (estimée)… oui, mais voilà, je n’en suis pas absolument certain. C’est peut-être dû au fait d’avoir affaire ici à un infinitif pronominal, contrairement à l’exemple classique « la pianiste que j’ai vue jouer ».
2° « Vous vous demandez qui pourrait / pourraient en être les responsables. »
En transposant au présent et avec je (pour faire simple), ça donne : « Je me demande qui peuvent en être les responsables. »
Pour moi, quelque chose cloche, mais je ne saurais dire quoi, et c’est très frustrant 😉
Merci beaucoup à celles et ceux qui voudront bien m’aider ! Bonne journée.
à une époque qu’il a estimé se situer avant J.-C.
Pour faire très simple : on voit bien que ce n’est pas l’époque qu’il a estimée, évaluée.
Le verbe de jugement « estimer » porte sur la situation dans le temps de cette époque et donc sur « se situer ». « Estimer » est ici un modalisateur portant sur un infinitif.
Il n’y a pas d’accord à faire.
Votre explication intuitive (ce n’est pas l’époque qu’il a estimée) suffit-elle ? On écrit sans faute je l’ai crue morte, je l’ai trouvée fatiguée, je l’ai estimée apte… alors qu’on ne l’a pas crue, on ne l’a pas trouvée, on ne l’a pas estimée… Le mieux est sans doute de ne pas accorder dans ces cas non plus, mais l’accord est valide. Il pourrait tout autant l’être avec un infinitif si on choisissait de considérer que le pronom est COD, comme on le fait dans d’autres cas.
Qu’un verbe soit un modalisateur pour la seule raison qu’il exprime un jugement, c’est possible, mais alors comme aimer dans j’aime cette ville ? Cette notion supprime-t-elle vraiment toute notion de COD ? Non, c’est donc quand il y a un infinitif à suivre que la présence d’un verbe modalisateur supprime toute notion de COD de ce verbe, car il ne fait que qualifier le rapport entre l’infinitif et le pronom antéposé ? c’est possible, mais alors vous parlez d’une forme du type « la ville que j’ai aimé visiter » signifiant « je l’ai visitée et j’ai aimé cela », où l’absence d’accord à « aimé » peut se justifier soit avec cette idée de modalisateur, soit avec la règle proposée par milos (pas d’accord parce que le pronom ne fait pas l’action de l’infinitif), soit par l’identification évidente du COD (la ville que est COD de visiter et non de aimé).
Mais sommes-nous dans ce cas ? N’assimilez-vous-pas un peu vite « la ville que j’ai cru visiter » et « la ville que j’ai cru dater du Ve siècle », qui sont deux constructions différentes ? Par exemple, je souhaiterais savoir si selon vous dans la seconde proposition il y a tout simplement quelque part un COD ? « Estimer est ici un modalisateur portant sur un infinitif. Il n’y a pas d’accord à faire« , écrit en gras comme conclusion, se veut apparemment une explication logique, claire et imparable, mais personnellement j’ai besoin de plus d’explications. On ne peut pas utiliser le mot « modalisateur » comme un mot magique et disparaître. Est-ce qu’on est bien d’accord que l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir dépend complètement et uniquement d’une histoire de COD ? Est-ce normal de ne pas même avoir abordé cette notion de COD dans votre réponse ? Dites-nous par exemple que quand il y a un modalisateur dans une phrase, alors il n’y a pas de COD, ou autre chose, mais donnez un début d’explication.