RE: A minima versus Au minimum
Bonjour,
A priori, « a minima » semblait préférentiellement réservé à l’usage du droit.
« Au minimum » semble, quant à lui, s’imposer dans le langage courant.
Question : Est-ce toujours le cas s’il vous plaît ?
Question 2 ; Préposition ou non ?
– Je veux m’assurer que l’exercice de cette profession me permette a minima de vivre décemment.
– Je veux m’assurer que l’exercice de cette profession me permette a minima vivre décemment.
– Je veux m’assurer que l’exercice de cette profession me permette au minimum de vivre décemment
– Je veux m’assurer que l’exercice de cette profession me permette au minimum vivre décemment.
Je vous remercie pour vos réponses
Et précisons que « versus » est un anglicisme quand on veut indiquer un choix ou une opposition. Derby de Manchester : Manchester United Versus. Manchester City.
Bonsoir Lionnel,
Je vous remercie pour votre précision et vous avez bien fait de l’apporter.
J’ai travaillé plus de 15 années pour l’industrie pharmaceutique où le terme « versus » était très couramment employé dans les études cliniques. « Par opposition à, opposé à ou comparativement à »
Je l’emploie par « déformation professionnelle », je le reconnais.
Ceci étant dit (et je le reconnais également), je l’emploie en toute connaissance de cause et volontairement, car après tout, versus exprime très bien, en un seul mot, ce qu’il veut dire. Ou en tout cas, ce que je souhaite dire)
À ce propos, il est intéressant de noter ce qu’en disent certaines instances :
Référence Larousse: Versus préposition- (latin versus, du côté de). Par opposition à.
(S’emploie en linguistique, surtout sous la forme vs, quand on a affaire à des oppositions de type binaire : masculin vs féminin.)
Référence Le Robert :Définition de versus préposition- didactique Opposé à, par opposition à.abréviation vs.
D’après ces derniers, aucun « anglicisme » ouvertement déclaré 😉
La référence de l’Académie française est un peu plus longue et relève quant à elle (un peu) l’anglicisme :
Le participe passé versus, du verbe latin vertere, « tourner », était employé en latin classique comme adverbe pour compléter les prépositions in et ad : in forum versus, « dans la direction du forum », ad Oceanum versus, « du côté de l’Océan ». Par la suite, en latin médiéval, ce mot devint une préposition signifiant « contre », aussi bien au sens locatif qu’au sens adversatif, préposition que l’on retrouve en anglais à partir du xve siècle. Il existe en français depuis le milieu des années 1960, mais c’est surtout depuis les années 1980 qu’il est devenu d’usage courant. C’est le sport, et en particulier la boxe, qui a assuré sa popularité en y recourant pour présenter les deux adversaires d’un combat. On pouvait ainsi lire sur les affiches : Ali versus Frazier, Hagler versus Leonard. Par la suite versus s’est répandu dans tous les domaines où l’on voulait évoquer une opposition, un antagonisme ou une comparaison. On rappellera que les prépositions ou locutions prépositives françaises contre, ou, face à, en face de, par opposition à peuvent exprimer cette idée et qu’il est donc inutile de les remplacer par cet anglicisme ou par sa forme abrégée vs.
Je souligne volontairement la conclusion de l’Académie française » ’il est donc inutile de les remplacer par cet anglicisme ou par sa forme abrégée vs. »
inutile certes… mais pas incorrect ni fautif 😉
(et encore moins lorsque l’on souhaite parler plus précisément de comparaison entre deux groupes)
Merci de m’avoir poussée à faire ces quelques recherches Lionnel. Cela m’a été très intéressant.
Je vous souhaite une bonne fin de soirée.
