RE: La virgule dans cette phrase est-elle interdite ? Rôle de « assurant le triomphe de l’injustice » ?
La bêtise humaine est un ennemi intouchable, assurant le triomphe de l’injustice.
J’avais placé cette virgule dans cette critique et je me demande s’il ne serait pas mieux de la supprimer.
Je décomposerai la phrase comme ceci :
« La bêtise humaine » sujet
« est » verbe
« un ennemi intouchable assurant le triomphe de l’injustice » COD
Mais, j’ai aussi l’impression que l’on peut voir 2 propositions dans cette phrase :
« La bêtise humaine » sujet 1
« est » verbe 1
« un ennemi intouchable » COD 1
« La bêtise humaine est un ennemi intouchable » sujet 2
« assurant » verbe 2
« le triomphe de l’injustice » COD 2
Je serais donc tenter de supprimer la virgule, mais en même temps les tournures suivantes me paraissent tout à fait correctes :
– La bêtise humaine, assurant le triomphe de l’injustice, est un ennemi intouchable.
– Assurant le triomphe de l’injustice, la bêtise humaine est un ennemi intouchable.
La bêtise humaine est un ennemi intouchable, assurant le triomphe de l’injustice.
La bêtise humaine, assurant le triomphe de l’injustice, est un ennemi intouchable.
Assurant le triomphe de l’injustice, la bêtise humaine est un ennemi intouchable.
Les deuxième et troisième phrases ont le même sens.
La première phrase est mal construite si l’on conserve la virgule, celle-ci ne peut pas couper la phrase à cet endroit-là, sinon c’est une incorrection. Le verbe « assurer » n’a plus de sujet.
En supprimant la virgule, on obtient :
« La bêtise humaine est un ennemi intouchable assurant le triomphe de l’injustice. »
Mais si l’on supprime la virgule, la phrase n’aura pas le sens que vous souhaitez car c’est alors « un ennemi intouchable » qui « [assure] le triomphe de l’injustice ». « le triomphe de l’injustice » devient ainsi le complément de « un ennemi intouchable » tandis que dans les deuxième et troisième phrases « assurant le triomphe de l’injustice » est complément de « la bêtise humaine ».
« La bêtise humaine, cet ennemi intouchable, assure le triomphe de l’injustice.
J’ai l’impression que cette formulation sonne moins bien. Mais dans cette apposition, j’imagine peut-être à tort que les deux termes « la bêtise humaine » et « cet ennemi intouchable » assurent tout autant le triomphe de l’injustice ? En effet, l’apposition en milieu de phrase constitue également un sujet. »
Non, « la bêtise humaine » et « cet ennemi intouchable » n’assurent pas tout autant « le triomphe de l’injustice ». Certes, « la bêtise humaine » est aussi « [un] ennemi intouchable », mais « cet ennemi intouchable » n’est pas sujet de « assure » mais complément de « la bêtise humaine », c’est ce qui pourrait d’ailleurs nous faire croire qu’il « assure [lui aussi] le triomphe de l’injustice », il n’en est rien.
C’est « la bêtise humaine » qui « assure le triomphe de l’injustice » pas « cet ennemi intouchable » (qui est complément de « la bêtise humaine »). Grammaticalement, seul le groupe « la bêtise humaine » est sujet de « assure ».
