RE: Merci ne nous avoir laissé(s) faire quelque chose
Bonjour, je sais que la question de l’accord du participe laissé suivi d’un verbe à l’infinitif est un grand classique (pour ne pas dire un marronnier) des forums dédiés à l’orthographe et je m’en excuse par avance, mais la plupart des exemples que j’ai trouvés jusqu’ici concernent la forme pronominale « se laisser » (elles se sont laissé embrasser / laissées tomber). Mon problème concerne la forme non pronominale : ils nous ont laissé(s) entrer, que j’ai rencontrée très récemment dans une dictée de concours (dictée du Rotary 2018 à Marseille). La phrase exacte était : « Merci [Grand-Mère] de nous avoir laissé tremper nos doigts dans la pâte onctueuse […]. », orthographiée telle quelle dans le corrigé. J’avais pour ma part écrit « de nous avoir laissés tremper nos doigts […] » (puisque c’est nous qui trempons) et il m’a été compté une faute qui me laisse perplexe. Je sais que les rectifications orthographiques de 1990 préconisent l’invariabilité de « laissé » suivi de l’infinitif, mais selon la règle classique, le pluriel était-il correct ou réellement fautif ? Merci de vos avis éclairés…
Merci Chambaron. Effectivement, outre ces deux points litigieux (laissé tremper et cent-cinquante-cinq) liés aux rectifications 1990, il y en avait dans cette dictée du Rotary un certain nombre d’autres, dont un « Eh oui, […] » pour lequel il m’a également été compté une faute, étant orthographié « Et oui, » dans le texte original (ce qui à ma connaissance est carrément fautif).. Enfin, comme il s’agissait d’un événement à caractère ludique et à vocation caritative (ce qui ne devrait pas être incompatible avec une certaine rigueur, mais bon…), je me suis contenté de ma troisième place avec un sourire juste un peu forcé… 😉
J’ai eu l’occasion de regarder de près la manière de sélectionner l’auteur des dictées. Ce n’est pas une référence…
Je ne suis pas du tout un adepte de l’épreuve – que je juge superficielle et affaire des spécialistes – mais il existe de vrais rédacteurs qui ne sont hélas pas représentés partout (voir par exemple cet entretien avec Philippe Dessouliers, un maître en la matière).
À titre personnel, je milite pour des exercices de langue beaucoup plus polyvalents et centrés sur les problèmes réels du français écrit ou parlé. Mais ce n’est pas à la mode…
