Virgule et proposition relative avec « qui »
Bonjour,
J’ai lu qu’il fallait encadrer de virgules une proposition relative explicative, mais j’avais une question à ce sujet : est-ce que dès lors que la proposition relative n’est pas déterminative elle est forcément explicative ? Donc on met forcément une virgule ?
Par exemple, dans cette phrase, est-ce qu’il faudrait une virgule ou pas avant le « qui » ? Et pourriez-vous m’expliquer pourquoi, afin que je sache l’appliquer dans d’autres cas ?
« Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se pencha à la hauteur de son petit frère. »
En vous remerciant !
Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se pencha à la hauteur de son petit frère.
– le passé simple pour le verbe « pencher » est correct. Les deux faits : « étirer » et « penche » ne sont pas simultanés mais successifs. C’est précisément la valeur du passé simple dans le récit au passé : énoncer des faits successifs.
– Comme le dit Ouatitm, il vaut mieux oublier une nomenclature très contestable. Cette relative n’est pas déterminative, pas restrictive, pas descriptive… On peut la dire narrative en effet. Ce serait le terme le plus juste. Il n’y a aucun lien logique entre le contenu de la principale et le contenu de la relative qui est postérieur à celui d e la principale .
– Le pronom relatif joue simplement le rôle d’un pronom personnel ou démonstratif, il a un rôle de liaison qui souligne l’enchaînement rapide des faits. Logiquement il ne faut donc pas de virgule qui marquerait une rupture.
Voir cet article fort intéressant : Ces relatives qui n’en sont pas – Persée
L’étude fournie est en effet particulièrement intéressante. Cette idée de « relative narrative » a tout son sens pour expliquer la gêne ressentie devant ce type de construction. Lire en particulier la dernière partie qui suggère, exemples à l’appui, qu’il s’agit là d’un résidu de latinisme. Le français a parfois adopté et adapté de manière surprenante des formes latines qu’il ne savait pas traduire autrement.
Je vous remercie pour cette réponse très précise, je comprends mieux !
Une petite question cependant : dans les exemples donnés dans l’étude sur les relatives narratives, il y a chaque fois une virgule avant le « qui »… Est-ce que cela signifie que les deux versions (avec ou sans virgule) sont acceptables ?
Bonjour,
pour commencer vous ne pouvez pas conjuguer le verbe se pencher au passé simple.
C’est le verbe du l’action principale qui se conjugue au passé simple, celui de l’action secondaire se conjuguant à l’imparfait.
Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se penchait à la hauteur de son petit frère.
Un mince sourire étirait les lèvres de la jeune femme qui se pencha à la hauteur de son petit frère.
Pourquoi ne pourrait-il pas ?
Bonjour Ouatitm,
Merci pour votre réponse. Que faire dans ce cas si les deux actions sont simultanées ? Je rencontre cette autre phrase, par exemple : « Une salve d’applaudissements salua la fin de la présentation de la jeune femme qui remercia chaleureusement l’assistance pour son attention. »
Ne peut-il pas y avoir deux passé simple ?
Conjugaison mise à part, est-ce qu’une virgule est nécessaire avant le « qui » ? Comme pour la phrase dans l’énoncé : comment savoir si je dois en mettre ou pas ?
Merci d’avance !
En ce qui concerne votre question avec la relative explicative ou déterminative, j’admets ne pas pouvoir aider.
Je pense, peut-être à tort, que selon la suite de votre premier exemple et de son sens, il peut s’agir d’une explicative ou d’une déterminative.
Je ne comprends pas non plus pourquoi l’action de la principale peut être au passé simple mais pas celle de l’action secondaire.
Nous sommes donc deux à attendre une réponse.
Désolé pour l’explication par petits bouts, j’ai quelques soucis avec l’envoi de mes réponses (!?) et je n’arrive pas à complémenter ma réponse initiale.
Si on conjugue au passé simple, il y a deux actions et la relative n’a plus une fonction adjective, c’est à dire qu’elle n’est pas déterminative ou explicative mais continuative. Elle introduit un nouveau procès et ne complémente pas le procès initial.
La virgule est possible mais pas obligatoire ; elle aide grandement selon moi à la perception de continuation par succession.
Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme, qui se penchait à la hauteur de son petit frère. (Explicative, une seule jeune femme avec un relative adjective.)
Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se penchait à la hauteur de son petit frère. (déterminative, il y a une autre jeune femme mais celle qui sourit, c’est celle qui se penche)
Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme, qui se pencha à la hauteur de son petit frère. (continuative)
Cela écrit, ces « nomenclatures » me paraissent bien inutiles, il suffit juste de savoir ce que l’on veut dire et le reste est logique.
Je vous remercie pour les différents exemples, je crois que je comprends mieux la différence entre toutes ces relatives !
Comme bien expliqué dans l’étude fournie dans la réponse de Tara, il s’agit ici d’une construction non conventionnelle en français normé ou littéraire.
Cela explique la gêne à donner une réponse claire mais fait l’intérêt de la question.
Le pronom relatif n’a en effet pas sa fonction habituelle et j’imputerais volontiers à un latinisme résiduel sa présence surprenante. La phrase « Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se pencha à la hauteur de son petit frère. » devrait se construire comme « Un mince sourire étira les lèvres de la jeune femme (et elle) se pencha à la hauteur de son petit frère. »
Comme bien expliqué en fin de l’étude précitée, le qui n’a pas lieu d’être ici pour indiquer une succession. Mais certains archaïsmes ont la vie dure et ont traversé les siècles.
Très touffu en effet mais l’idée me semble aller dans le même sens.
Oui.
A lire ce dernier article, je retiens notamment l’idée que ce type de relative permet une progression thématique linéaire. Il frappa à une porte, qui s’ouvrit…
Merci Chambaron pour ce complément d’information ! C’est une phrase que j’ai lue dans un roman… Du moment qu’elle n’est pas fausse, cela me rassure concernant la correction du livre !
