RE: Subjonctif ou indicatif ?

Bonjour,

Choisissez-vous l’indicatif ou le subjonctif dans la question suivante ?
Est-ce que cela vous surprend qu’il y ….. toujours des guerres quelque part ?

Et pourriez-vous argumenter ?
Un client m’a posé la question et j’ai eu des difficultés à lui expliquer la raison de mon choix.

Je vous remercie.

dmp Amateur éclairé Demandé le 10 juillet 2024 dans Conjugaison
3 Réponses

Si vous voulez une règle, c’est simple : votre construction impersonnelle (ça me surprend que bla bla) introduit une complétive (que bla bla) qui est sujet réel du verbe surprendre. Et les complétives sujets s’écrivent toujours au subjonctif : qu’il y ait des guerres me surprend.

Si vous voulez connaître la vraie raison pour laquelle les concepts, les éventualités considérées hors contexte (dont notamment les propositions complétives sujets) appellent le subjonctif, vous cherchez une raison de cette langue à l’intérieur de la langue, sa nécessité. Mais si nous pensons en français, notre réponse ne constituera pas une explication, car c’est parce qu’on pense en français qu’on connaît la nécessité du subjonctif ici. Dans telle autre langue, il n’y aurait pas là de subjonctif, et dans telle autre encore le subjonctif n’existe pas. Si on vous demande de justifier la raison du subjonctif, il n’y a évidemment pas de réponse analytique possible, puisque dans une autre langue ce serait différent.
Vous pouvez ne pas aimer la réponse « parce que c’est comme ça », mais c’est pourtant la base d’une langue. C’est d’utiliser le subjonctif dans telle ou telle construction qui donne à la fin un sens au subjonctif, c’est comme pour le vocabulaire. Tant qu’on transmet une usage syntaxique, on transmet l’esprit d’une langue, une représentation du monde. Un enfant ne commence pas par apprendre le concept de la virtualité pour ensuite utiliser le subjonctif pour tout ce qui est virtuel, cette approche est ridicule. À l’inverse, il commence à faire des phrases au subjonctif dès ses première années (j’aimerais qu’il fasse… c’est pour qu’il soit… ça m’a fait plaisir qu’il vienne…), ce qui donne une unité et un sens au subjonctif, qui pourrait être analysé comme recoupant de façon incohérente des notions différentes, mais qui recouvre finalement une notion propre à la langue française.
Vous voyez que dans la liste d’exemples il y a la construction impersonnelle. Vous demande-t-on pourquoi on dit « ça m’a fait plaisir qu’il vienne » et pas « ça m’a fait plaisir qu’il est venu » ? Sur ce site on vous répondra le plus souvent que les deux sont possibles, qu’il y a une nuance, et que si on n’a aucun doute sur le fait qu’il est venu, et si on veut insister sur ce point, il faut l’indicatif. Qu’il faudrait le subjonctif pour une représentation théorique de sa venue mais que la réalité de la chose demande l’indicatif. On vous parlera aussi de degré de certitude, de mode de la réalité… Ne tenez absolument aucun compte de ces réponses récurrentes idiotes témoignant de la volonté de déstructurer une langue pour la couler dans un ordre rationnel logique et arbitraire de la pensée.

CParlotte Grand maître Répondu le 10 juillet 2024
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