RE: À LA / EN interchangeables ?
Je me demande pourquoi plus personne ne dit ni n’écrit
« Partir À LA retraite » mais « EN retraite »
« Vivre À LA campagne » mais « EN campagne »
« DANS LES soirées » mais « EN soirée »
« Dans LA matinée » mais « EN matinée »
« À LA recherche d’un emploi » mais « EN recherche d’emploi » ?
Or, il me semble qu’avec EN ces expressions changent complètement de signification : « Battre EN retraite » signifie « fuir », « Être EN campagne » renvoie à une « période d’autopromotion », pour un comédien « Jouer EN matinée » signifie que la représentation a lieu « l’après-midi » (!), et « EN recherche »… ne signifie rien du tout !
Ma question est celle-ci : ces tournures sont-elles erronées ou, encore une fois, au nom de je ne sais quelle évolution de la langue, « admissibles » ?
Je me permets d’apporter une précision qui me semble importante :
On dit « vivre à la ville » aussi bien que « vivre à la campagne ».
L’emploi du « en« , là encore, change le sens, en introduisant l’idée du « centre ville », plutôt que l’opposition à la campagne : « Vivre en ville », « faire des courses en ville ».
Je ne pense pas que l’on dise vivre à la ville « aussi bien », autant que vivre à la campagne.
Il me semble que vivre à la ville est bien moins employé et tend à devenir désuet, un peu comme aller à la ville,
Nous ne sommes donc pas d’accord sur ce point…
Ce qui ne change rien à ce que je pense de votre argumentation brillante et de « l’ensemble de votre oeuvre » (commentaires compris) sur cette question.
Pour le compliment, je ne suis pas mécontent de ce petit désaccord…
« On distinguera en ville, qui s’oppose à chez soi, et à la ville, qui s’oppose à à la campagne » (Girodet, Littré, Ac. 1932).
C’est en tout cas la règle traditionnelle. De nos jours, l’expression en ville semble être privilégiée dans tous les cas. Par exemple, dans la dernière version du Dictionnaire de l’Académie, on trouve ceci à l’article habiter : Habiter en ville, à la campagne.
