RE: Un léger doute sur la construction correcte d’une phrase
Bonjour,
Le topo est dans le titre. Que pensez-vous de :
« Il entra dans le salon qu’éclairait un lustre baroque. »
Cette phrase est-elle juste ? Ou ferais-je mieux de dire :
« Il entra dans le salon qu’un lustre baroque éclairait. »
Ah ! Je suis face à un réel dilemme.
Merci d’avance pour vos réponses.
Je n’avais pas remarqué la nuance que vous évoquez. En effet, vous avez raison sur ce point. Pour Apollinaire, n’a-t-il pas justement effectué une inversion pour ne pas renvoyer le verbe en fin de phrase ?… J’ai lu quelque part (je crois que c’est dans le Grevisse), que les auteurs évitaient généralement de terminer leurs phrases par un verbe conjugué. Et Il me semble qu’il était bien question d’esthétisme.
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Quel est l’effet produit ?
Et pourquoi a-t-il inversé où la campagne blanchit? (une réponse parmi d’autres : l’inversion du sujet allonge le vers ici, en mettant le lecteur en position d’attente – allongement encore avec le rejet)
reprenons ce vers d’Apollinaire
et puis de ce puits sortit l’Espérance
L’inversion du sujet a pour effet :
-de souligner l’assonance en [i] puis puits sortit
– d’insister sur le mot « espérance » qui développe ainsi ses 3 syllabes
– de créer un rythme ascendant : 2/3 2/3
etc.
Les inversions du sujet ne sont pas là pour faire joli. Il s’agit d’un effet de style.