RE: Passé composé en poésie
Ma question s’adresse à vous tous.
Dans un autre sujet, Virginie K affirme que l’on ne peut pas employer le passé composé en poésie. Je ne connais pas cette règle, mais cela me semble fantaisiste.
Diriez-vous que le texte suivant est de la poésie ?
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Bonjour,
Ma réponse sera brève.
On ne badine pas avec l’amour est une pièce de théâtre écrite en prose.
Quant à dire que l’on ne peut pas employer le passé composé en poésie, cela relève d’un manque évident de culture.
J’en veux pour preuve ce contre-exemple que tout le monde connaît :
Te mesurer à moi ! qui t’a rendu si vain,
Toi qu’on n’a jamais vu les armes à la main !
Dans ce distique extrait du Cid de Corneille on trouve deux verbes conjugués au passé composé.
Et ce poème de J. Prévert
Déjeuner du matin
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s’est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu’il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j’ai pris
Ma tête dans ma main
Et j’ai pleuré
Jacques Prévert, Paroles, 1946
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Joachin du Bellay
« Le Cid » est également une pièce de théâtre, ce n’est pas parce qu’elle est écrite en vers que cela en fait une œuvre poétique.
Poésie : Art du langage en vers, de ses rythmes et figures, par opposition à la prose.

Cathy Lévy
Le texte ne s’est pas affiché je vous le redonne ici : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Cathy Lévy
Décidément, ça ne fonctionne pas.
Vous trouverez le texte ICI