Souviens-t’en ou souviens-toi d’eux ?

Bonjour,

Dit-on « souviens-toi d’eux » ou « souviens-toi d’eux » (pour la phrase « souviens-toi de tes amis »)?

Merci de votre aide

Jean Amateur éclairé Demandé le 25 avril 2020 dans Général

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

5 réponse(s)
 

Voici ce qu’en dit le CNRTL :
« En » s’emploie pour des personnes avec des verbes exprimant un sentiment, une sensation : Se plaindre de; avoir pitié de; être en peine de; s’éprendre de; raffoler de; être amoureux de, être fou de; être jaloux de […]  avec des verbes exprimant un mouvement : s’approcher de, être près de; s’éloigner de; être loin de […] ; ainsi qu’avec d’autres verbes : parler de; dire de; obtenir de; recevoir de, tirer de, s’occuper de, faire de.

Oui : de tes amis, souviens-t’en.

Tara Grand maître Répondu le 25 avril 2020

Merci 🙏 n’y a-t-il pas de tiret entre « souviens » et « t »?

le 25 avril 2020.

Si, il faut un tiret.

le 25 avril 2020.

Tara, il n’y a pas « se souvenir » dans la liste concernant l’emploi de « en ».

le 25 avril 2020.

Bon j’ai corrigé.
Non, il n’y a pas « se souvenir » dans la liste du TLF qui est incomplète (voir les points de suspension).
Il est précisé : des verbes exprimant un mouvement, des verbes exprimant un sentiment, une sensation,  et  d’autres verbes (comme « parler de ») dont « se souvenir de » fait partie.

le 26 avril 2020.

Tara, il fallait sans doute lire « en peut (parfois) s’employer avec… »
On peut dire : je me plains d’elle, j’ai pitié d’elle, je m’éprends d’elle, je suis amoureux d’elle, je m’éloigne d’elle, je suis loin d’elle, je parle d’elle, je m’occupe d’elle, je me souviens d’elle.
Il y a plus de délicatesse que dans : je m’en éprends, quand j’en suis loin, je vais m’en occuper…
Et en conclusion, vous utilisez à la fois « de » et « en », c’est voulu ?

prt Amateur éclairé Répondu le 25 avril 2020

Donc dans le cas de mon exemple, les deux sont corrects ? 1,Souviens-toi d’eux et 2 souviens-t’en ?

le 25 avril 2020.

Oui Prt bien sûr. Vous avez raison d’exiger de la précision.

le 26 avril 2020.

(Désolé, je ne peux pas commenter.)
En fait, Jean, je n’en sais rien, attendez d’autres avis. Il doit exister des règles grammaticales, ou des usages, ou du bon style… Ce matin encore je ne me posais pas la question. J’ai simplement été étonné par la réponse de Tara, parce que je pensais qu’on avait plus ou moins le choix, puis j’ai trouvé le paragraphe CNRTL (onglet pronom) qu’elle cite.

Ce paragraphe dit si je le comprends que « en » pourrait être actuellement réservé à des choses, mais en fait pas forcément. Il n’est pas d’une clarté exceptionnelle. J’ai juste voulu attirer votre attention sur une possible mauvaise interprétation, mais je n’ai pas de réponse.

prt Amateur éclairé Répondu le 25 avril 2020

J’ai cherché – en vain jusque là d’autres sources concernant l’emploi du pronom personnel « en » pour des êtres humains.
Ceci étant, je dis couramment, j’entends couramment autour de moi, sur les ondes ou ailleurs et dans la bouche de personnes  maîtrisant notre langue : de cette personne, je m’en souviens bien. Je vous en ai parlé. Je m’en éloigne. J’en suis amoureux. J’en suis fou. Je m’en moque. Etc.
Au fond, cet usage de « en » est extrêmement courant et, s’il est considéré jusque là  (par qui?) comme incorrect, il ne le sera bientôt plus., l’usage faisant loi, plus ou moins rapidement.

Tara Grand maître Répondu le 26 avril 2020

Oui Tara, l’utilisation de en pour désigner des humains n’a jamais été considérée comme incorrecte, plutôt de mauvais style par certains. Extrait de cet article qui fait un point sur cette question :
« A lire les ouvrages de grammaire on pensera qu’il y a une norme : le pronom personnel lui représente des personnes, les pronoms adverbiaux en et y des animaux ou des choses. Elle prend, selon les auteurs, une forme plus ou moins stricte : pour les uns, c’est une règle qui souffre des exceptions, pour les autres ne pas la respecter c’est tomber dans un parler négligé. »

Vu sur le site canadien du Bescherelle :
« Remarque : Employés comme pronoms personnels, « en » ou « y » représentent le plus souvent des objets, des animaux ou encore des idées abstraites. En ce qui concerne les personnes, il est recommandé d’utiliser le pronom personnel proprement dit. Ainsi on ne dira pas, par exemple, à propos de Greta Thunberg : « Tout le monde en parle », mais bien plutôt « Tout le monde parle d’elle ». »
(souligné par moi.)

La 9e édition du dictionnaire de l’Académie est plus neutre qui évoque simplement un usage, sans faire état du registre.
« L’antécédent est, de nos jours, plutôt une chose, un animé non humain ou toute une partie d’énoncé. Mais il s’agit là d’un usage plutôt que d’une règle. »

Et glanés sur un forum, des jugements – qui montrent la prégnance de cette « règle » dans l’esprit de certains – de locuteurs natifs

Chimel dit
Maintenant, je peux très bien tolérer que quelqu’un dise « Marie, je m’en souviens » (peut-être parce qu’on associe inconsciemment Marie et une série de choses qui lui sont liées), « les enfants, je m’en occupe… » Sans doute m’arrive-t-il de le dire aussi.

Mais jusqu’à nouvel ordre, ce n’est pas la règle. Je pense que nous devons être clairs là-dessus pour tous nos amis étrangers qui nous lisent.

Itka dit
Tu as mille fois raison, Chimel ! (Et la règle en question est parfaitement authentique).

Et d’un locuteur non natif enseignant de FLE

talaimendi dit
 Je suis prof de FLE en Espagne et aujourd’hui c’était la leçon des pronoms EN et Y. J’ai tout bien expliqué et j’ai expliqué aussi comme on ne peut pas remplacer les personnes par EN-Y:

– Je parle de ton père; je parle de lui; JAMAIS j’en parle.

 

Il est aussi des cas où les deux pronoms ne sont pas toujours substituables :

Jean, Marie et Pierre ont été amis autrefois, puis ils se sont perdus de vue.

(1) Jean est sûr que Marie se souvient de lui.
(2) Jean est sûr que Marie s’en souvient.

Dans (1) de lui peut renvoyer aussi bien à Jean qu’à Pierre ; en (2), en ne peut renvoyer à Jean, seulement à Pierre. Le cas échéant, on pourra donc préférer l’emploi de en pour lever l’ambiguïté (bon en principe le contexte devrait suffire à lever l’ambiguïté, mais des fois que non).

phil-en-trope Grand maître Répondu le 26 avril 2020

Merci!

le 29 avril 2020.

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.