s’est autorisé/ées
Bonjour,
J’ai un doute sur cette phrase :
« Elle est furieuse des inflexions que s’est autorisé cet homme. »
ou
« Elle est furieuse des inflexions que s’est autorisées cet homme. »
A votre avis ?
Merci d’avance !
Bonjour,
la question posée est instructive, le verbe « autoriser-quelqu’un-quelque chose » pouvant s’analyser de deux manières différentes :
La première :
Autoriser quelqu’un (COD) à quelque chose (COI) -> J’autorise cet homme (COD) à manger (COI) Cette construction se rencontre lorsque le COI introduit par « à » est un verbe à l’infinitif (action)
La deuxième :
Autoriser quelque chose (COD) à quelqu’un (COI) -> J’autorise le visionnage (COD) de ce film aux enfants (COI). Le COI est dans ce cas-là quelqu’un et non une action.
La question posée relève de ce dernier cas. Cet homme autorise des inflexions à lui.
Les verbes occasionnellement pronominaux, bien que conjugués avec l’auxiliaire « être », s’analysent selon la règle (certes stupide!) « auxiliaire avoir + COD ».
Le COD antéposé, qui commande l’accord est bien « qu' » dont l’antécédent est « les inflexions » .
« Elle est furieuse des inflexions que s’est autorisées cet homme. »
Cela écrit, cette phrase n’est pas correcte : on peut pas être furieux de + substantif .
« Elle est furieuse à cause des inflexions que s’est autorisées cet homme. » ou « Les inflexions que s’est autorisées cet homme l’ont rendue furieuse. »
Indépendamment du reste, la forme « être furieux de + nom » est ancienne et courante. Voir une pléthore d’exemples ICI.
Il me semble que la construction adjectif + de +… est possible avec beaucoup d’adjectifs. C’est une des formes que prend le groupe adjectival.
Je suis heureux de sa réussite – Elle est surprise de sa réaction – etc.
L’emploi de s’autoriser à la place de se permettre est un usage abusif déconseillé. On autorise quelqu’un à faire quelque chose ou on autorise une chose à quelqu’un parce qu’on dispose de l’autorité nécessaire pour cela. On ne s’autorise donc pas soi-même ni à soi-même, cela n’a pas de sens sinon dans la langue relâchée.* On peut s’autoriser une cigarette alors qu’on arrête de fumer.
La bonne forme serait donc « Elle est furieuse des inflexions que s’est permises cet homme » en accordant le participe passé avec le pronom C.O.D. antéposé, mis pour inflexions.
*NB L’emploi pronominal ne se rencontre que dans la formule littéraire « s’autoriser de quelque chose », qui équivaut à « se prévaloir de », utiliser l’autorité de quelque chose pour agir : Elle s’est autorisée de la Bible pour tuer son mari. Ce n’est pas le cas dans votre exemple.
Merci à tous et toutes pour vos réponses !
Merci à tous et toutes pour vos réponses !
Bonjour,
Il faut écrire « que s’est autorisé cet homme » car c’est l’homme qui a autorisé et non pas les inflexions.
Vous faites erreur, il faut revoir les règles d’accord des participes des verbes pronominaux.
