quand je verrais ou quand je verrai?

un doute me chiffonne dans le poème de  Lamartine  « L’Immortalité »:

« ….. Pour moi, quand je verrais dans les célestes plaines, ….
Quand j’entendrais gémir et se briser la terre
quand je verrais son globe errant et solitaire (…)
et certain du retour de l’éternelle aurore
sur les monts détruits je t’attendrais encore »

Pourquoi n’es-ce pas « quand je verrai » « quand j’entendrai » « je t’attendrai » etc etc…
n’est-ce pas du futur simple plutôt que du conditionnel?
merci d’éclairer mes ténèbres!

manuela Débutant Demandé le 15 décembre 2016 dans Conjugaison

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3 réponse(s)
 

Bonjour,

Il s’agit du conditionnel et non du futur.

Pourquoi me direz-vous ?

Parce que le conditionnel exprime un fait qu’on présente comme imaginaire et dont l’accomplissement dépend d’une condition énoncée ou non.

Il marque aussi  un fait futur dont l’accomplissement dépend d’une condition présentée comme possible (avec un sens potentiel)

Si mes enfants avaient des difficultés , je les aiderais.

Quant au futur simple il sert , en général, à exprimer un fait à venir.

Je vous rembourserai ce que je vous dois aujourd’hui, demain , plus tard.

À comparer avec le poème de Victor Hugo : Demain dès l’aube

Dans ce poème c’est le futur qui est  employé.

On retrouve le futur dans ces vers du poème de Joachin du Bellay

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

czardas Grand maître Répondu le 15 décembre 2016

Cette conjugaison doit se comprendre dans le sens du texte et il faut tout lire pour s’en assurer. Dans ce poème, Lamartine enchaîne une longue série de vers commençant par « quand » (procédé dit anaphore). Le mot n’a pas là le sens de « au moment où » (avec l’indicatif), mais plutôt de « même si, quand bien même » et implique donc le conditionnel.  Il faut attendre la fin de l’énumération, les vers salvateurs en quelque sorte, pour en être sûr :
« Et quand, dernier témoin de ces scènes funèbres,
Entouré du chaos, de la mort, des ténèbres,
Seul je serais debout : seul, malgré mon effroi,
Être infaillible et bon, j’espérerais en toi,
Et, certain du retour de l’éternelle aurore,
Sur les mondes détruits, je t’attendrais encore ! »
La présentation graphique — sans paragraphe ni saut de ligne dans les éditions que j’ai consultées — ne facilite pas la compréhension et il faut retenir longtemps son souffle pour atteindre le dénouement. C’est typique de la poésie parfois « fleuve » des poètes romantiques…

Chambaron Grand maître Répondu le 15 décembre 2016

merci de vos réponses,
après relecture du poème, ce conditionnel n’est pas encore pour moi d’une évidence limpide, mais grâce à vous ça infuse, ça infuse..

manuela Débutant Répondu le 17 décembre 2016

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