porte-parole au féminin ?

Bonjour,

Pourriez-vous me dire si le mot « porte-parole » peut aussi être employé au féminin avec l’article « la » ou doit-il toujours être employé avec l’article « le ».
Voici la phrase :

Cette communauté, fondée par l’abbé Georges de Nantes, mais basée à Troyes, se définit comme étant le porte-parole du vrai catholicisme, traditionnel et authentique.

Dans ce cas précis, devrais-je écrire « comme étant la porte-parole » ou devrais-je laisser ainsi ?

Merci beaucoup !

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5 réponse(s)
 

Bonjour Julien, le dictionnaire de l’Académie donne porte-parole comme nom uniquement masculin, cependant les dictionnaires usuels admettent qu’il puisse être également employé au féminin (exemple du Petit Larousse : la porte-parole du président). Donc si vous tenez à vous conformer à la grammaire stricte, vous pouvez laisser le masculin, mais je pense que le féminin est tout à fait admissible et plus logique (et aussi beaucoup plus dans l’air du temps 😉 ).

ChristianF Grand maître Répondu le 2 août 2019

Réponse très intéressante qui est évaluée à l’emporte-pièce….

le 2 août 2019.

Bonjour,

Le Grand Robert de la langue française indique :

Au fém. Une porte-parole. «  Je ne suis pas plus la porte-parole des Québécoises que je n’ai été celle du Québec  » (Interview,in F Magazine,déc.1979,p. 38)
© 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Rem. : Au Québec, il y a longtemps que l’on dit la/une porte-parole. 

Le Grand Larousse illustré de 2015 donne, comme seul  exemple, La porte-parole du président.

Le Bon usage actuel : « Porte-parole (seulement masc. Rob. 2001, quoique avec un ex. fém. dans la bouche d’une Québécoise) : Nina Andreeva, la célèbre porte-parole de la frange la plus réactionnaire du Parti communiste ( dans le Monde, sélection hebd., 14-20 oct. 1993, p. 5). — Je ne suis pas sa porte-parole [dit Marie-Hélène Aubert , qu’on interroge sur un projet de Dominique Voynet] (ib. , 2 nov. 2002, p. 8). »

N.B. M.-H. Aubert est une femme politique française, et pas québécoise. Le second ex. est donc probant en faveur de l’emploi d’un déterminant féminin. 

Le Guide (officiel) d’aide à la féminisation des noms de métiers, etc. recommande, pour une femme : « la/une porte parole ».

Pour ma part, j’écrirais la porte-parole, n’en déplaise à l’Académie française, qui ici mène, à mon sens,  un combat d’arrière-garde !

.

Prince (archive) Débutant Répondu le 2 août 2019

Réponse riche et documentée qui récolte un- 1 inexplicable…

le 2 août 2019.

Merci beaucoup ChristianF et Prince pour vos réponses très complètes.
Je vais donc adopter le féminin 🙂

Julien1982 Érudit Répondu le 2 août 2019

A la bonne heure, Julien !

le 2 août 2019.

Bonjour Julien1982,

Pour écrire comme Clemenceau (cette sorte de presse est le porte-parole naturel du gouverneur de Paris) et Montherlant (votre œuvre a été mon porte-parole), utilisez le masculin.
Pour écrire avec les standards du XXIe siècle, écrivez que cette communauté est une modèle d’authenticité, une vraie symbole de la foi traditionnelle, une porte-parole du catholicisme. Vous respecterez ainsi la sensibilité féminine des Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus.

Par ailleurs, si ce n’est pas de l’humour volontaire, remplacez « mais » par « et », puisque Nantes est un patronyme et Troyes un nom de ville, et qu’il ne convient donc pas de mettre ces noms en parallèle.

Juliette31 Maître Répondu le 2 août 2019

Vous aussi Juliette vous avez droit à votre -1… ! ET on se demande bien pour quelle raison.

le 2 août 2019.

Bon c’est par contagion, au moins c’est équitable !

le 2 août 2019.

Pour agrémenter vos réflexions, voici une tribune édifiante qui vient de paraitre dans Le Monde : la confusion permanente (et récente) du genre et du sexe sème la pagaille dans les textes.
Mon avis est que l’on doit continuer de bien différencier :
— ce qui relève des attributs propres de la personne (dont grade, fonction ou profession) et appelle la nuance de sexe : Mme X est la porte-parole du gouvernement ;
— ce qui n’est que circonstanciel, occasionnel, imagé pour lequel le genre du mot prédomine : Elle s’est faite le porte-parole du groupe à l’occasion de la manifestation.

C’est parfois subtil mais cela permet de gérer des mots dont soit le masculin soit le féminin n’existe pas puisqu’il ne sont pas des qualités intrinsèques de la personne : victime, star, icône,  assassin,  jouet, etc.
Cela explique aussi que le dictionnaire ne soit pas d’un grand secours pour gérer ce problème !

N.B. Voir en complément les analyses sur ce site  pour le mot témoin.

Chambaron Grand maître Répondu le 3 août 2019

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