Majuscule ou minuscule pour les termes militaire, comme armée, unités, régiment, etc.

Bonjour,

Doit-on mettre une majuscule, par exemple, à « 5e Armée », 24e Régiment d’Infanterie, etc. ?
Merci infiniment de votre aide.

Prestaplume Débutant Demandé le 9 octobre 2018 dans Général

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4 réponse(s)
 

Bonjour,

Les termes escadron, brigade, régiment, armée sont des noms communs et ne prennent pas de majuscule initiale.

9e bataillon de chasseurs à pied
45e régiment d’infanterie
5e brigade d’infanterie
2e escadron du 16e régiment de dragons

czardas Grand maître Répondu le 9 octobre 2018

Bonjour Prestaplume,

Selon moi (mais à vérifier selon autres avis éventuels), seules les Forces armées (couramment appelées l’Armée française) justifieraient l’emploi de la majuscule puisqu’il s’agit de la puissance militaire de la République française, que l’on pourrait assimiler à une sorte d’institution.

En revanche, la 5e armée ou le 24e régiment d’infanterie ne sont que des unités de cette Armée française, dans le sens de sous-catégories, ce qui ne justifie pas l’emploi de la majuscule.

🙂

Pour en savoir plus sur l’utilisation des majuscules dans ce domaine, voici ce que préconise l’Académie française :

Majuscules

Les règles typographiques qui régissent l’emploi des majuscules sont nombreuses et complexes. Celles qui sont brièvement détaillées ici sont celles qui ont été choisies lors de la rédaction du premier tome de la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française et suivent, pour l’essentiel, les règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.

La majuscule signale un nom propre par essence (Clemenceau) ou par occasion (le Tigre), le nom commun acquérant la qualité de nom propre quand il individualise la personne ou la chose qu’il désigne.

Dans les dénominations formées de plusieurs mots, le principe général est de réserver la majuscule au premier mot caractéristique, c’est-à-dire à celui qui permet l’identification, ainsi qu’à l’adjectif qui éventuellement le précède : la guerre de Sécession, la révolution d’Octobre, le musée du Louvre, la guerre de Cent Ans, le Petit Trianon, etc.

De nombreux cas particuliers existent, qui échappent à ce principe qu’on voudrait général et qui souvent reflètent le poids de l’histoire, l’importance accordée à certains évènements mais aussi certains choix politiques ponctuels, qui se sont définitivement imposés. C’est ainsi qu’il est d’usage de mettre une majuscule à empereur pour désigner Napoléon, que les groupements révolutionnaires portent la majuscule (les Girondins), que révolution ne prend une majuscule que lorsqu’elle est française et qu’il s’agit de celle de 1789 (la Révolution française mais la révolution de Juillet, la révolution russe ou chinoise), etc.

[…]

3. Majuscules dans les noms d’organismes et d’institutions,

Les noms des organismes (organismes d’État, organismes culturels et éducatifs, etc.), lorsqu’il en existe plusieurs de leur espèce, ne prennent pas de majuscule ; c’est le nom propre ou le nom de spécialisation qui les accompagne éventuellement qui la prend : le conseil général d’Île-de-France, la cour d’appel de Versailles, la mairie de Paris, l’académie de Toulouse, le ministère de la Culture, le lycée Fénelon, la bibliothèque Mazarine. Le musée Rodin, le musée des Arts décoratifs (mais, seulement suivi d’un adjectif non dérivé d’un nom propre : le Musée océanographique, le Musée postal).

En revanche, s’ils sont seuls de leur espèce (à l’échelle nationale ou internationale), le premier mot nécessaire à l’identification porte la majuscule, ainsi que les adjectifs le précédant éventuellement : l’Académie française, l’Institut de France, la Bibliothèque nationale, la Cour de cassation, la Haute Cour de justice, le Conseil de l’Europe, les Nations unies, la Croix-Rouge, l’École polytechnique, l’École normale supérieure…

[…]

Ana Érudit Répondu le 9 octobre 2018

Je vous copie ci-dessous l’article pertinent de mon ouvrage de référence Orthotypographie de Jean-Pierre Lacroux. Il rappelle les règles générales, les cas particuliers et les variantes d’autres ouvrages  de référence (symbole ≠). 

—————————
Armée  Grade, Guerre, Légion.Armée.
L’armée française, l’armée de l’air, l’Armée rouge.
L’Armée du salut ( Robert 1994 [Armée du Salut] Guéry 1996).
La Grande Armée (Napoléon Ier).
Une afat, des afats (auxiliaire féminin de l’armée de terre).

Régiment.
« Il entra dans le régiment de Royal-Cavalerie […]. » – François René de CHATEAUBRIANDMémoires d’outre-tombe.

Numéro.
Les numéros des régions militaires se composent en chiffres romains grandes capitales : la IVe région militaire.
 Bref Larousse 1995, Impr. nat. 1990.
Le numéro des unités de toute nature est composé en chiffres arabes : la 5e armée, le 2e bataillon.
 Impr. nat. 1990.
 Bref Larousse 1995 (chiffres romains pour les armées).
Pour éviter les confusions, on suggère parfois (Impr. nat. 1990) de composer en chiffres arabes le numéro des unités françaises ou alliées et en chiffres romains grandes capitales ceux des unités ennemies. Pourquoi pas ? mais il n’est pas certain que ce procédé aide beaucoup le lecteur à reconnaître les siens.

Chambaron Grand maître Répondu le 9 octobre 2018

Merci infiniment de vos réponses très circonstanciées et très précises !
Qu’en est-il, selon vous, du terme : les « alliés » ?

Prestaplume Débutant Répondu le 9 octobre 2018

La règle est celle que suivent tant de noms qui peuvent avoir une valeur absolue ou relative :
— Valeur absolue : le terme est identifié sans ambigüité dans son contexte > majuscule : la victoire des Alliés en 1945.
— Valeur relative > minuscule : Les alliés de la veille devinrent des ennemis.

le 9 octobre 2018.

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