« L’usage fait la loi »

Bonjour,

Je vois beaucoup de personnes dire que, pour justifier un emploi incorrect comme le subjonctif après la locution « après que », l’usage fait la loi. Mais si on se met à penser comme cela, les règles ne serviront plus à rien. Ainsi, l’usage fait-il (tout le temps) la loi ?

Absalon Érudit Demandé le 13 septembre 2021 dans Question de langue

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

3 réponse(s)
 

Bonjour,

Après qu’il est.
Alors certes c’est moche à l’oreille et souvent à l’oral on dira « après qu’il soit », mais il serait gravement fautif d’employer le subjonctif dans ce cas.
À ce moment les modes ne servent plus à rien et on fait ce que l’on veut.
Non, l’usage ne fait pas tout le temps la loi.

Vartol Grand maître Répondu le 13 septembre 2021

C’est ce que je me disais aussi. Merci 🙂

le 13 septembre 2021.

L’usage joue indéniablement mais cela à (très) long terme et si un consensus se dégage ; ce ne doit pas être l’anarchie et chacun dit / écrit ce qui lui convient. L’Académie française veille à la correction et au maintien des règles ; certains s’en offusquent, mais c’est ainsi.
Voir ici.

joelle Grand maître Répondu le 13 septembre 2021

Merci Joelle. Je vais aller lire ça.

le 13 septembre 2021.

Dans l’enseignement il semble qu’il faille chercher l’équilibre entre la légitimité de l’usage et la norme imposée.
Le rôle de l’Académie, et aussi des dictionnaires et des grammaires traditionnelles est de freiner l’évolution de la langue en établissant une norme. Et c’est cette norme qu’on enseigne à l’école et au collège.
Car toute langue évolue et à notre époque, plus vite que jamais. Si on laissait faire, s’il n’y avait pas de régulation, les grands-parents ne comprendraient plus la langue de leurs petits-enfants.
Cependant, la grammaire elle aussi doit évoluer et prendre en compte les nouveaux usages (récurrents) et l’abandon de certains faits de langue.
On ne dit plus,  et pourtant Grevisse cite: « obéir son mari » (Malherbe) – « aider à quelqu’un » (Montesquieu) – « ne savoir
à qui entendre » (Flaubert) –« empêcher quelque chose à quelqu’un » (Chateaubriand) – et Littré : « attendre après quelqu’un »

Depuis les  avancées en linguistique est apparue une autre grammaire : une *grammaire descriptive.
L’expression : » l’usage fait loi »  n’est au fond qu’un rappel à l’ordre : même la grammaire vieillit et doit faire évoluer ses préceptes.


*La grammaire d’un point de vue linguistique a […] deux objectifs :  définir l’ensemble des structures et des règles qui permettent de produire tous les énoncés appartenant à une langue et seulement eux ; et d’étudier de manière systématique des éléments constitutifs d’une langue donnée. Dans cette perspective, l’étude des règles et des structures qui régissent une langue a un but descriptif et un but prédictif. Ces deux objectifs correspondent aux buts de la linguistique : une discipline cherchant à décrire les langues, d’où cette dimension descriptive et qui vise aussi à faire des prédictions sur les langues
(C Cusimano- Grammaire normative et grammaire descriptive)

Tara Grand maître Répondu le 13 septembre 2021

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.