Imparfait, plus-que-parfait.
Bonjour.
Le jeune délinquant est jugé en comparution directe à Rome où il était placé en détention provisoire.
Le jeune délinquant est jugé en comparution directe à Rome où il avait été placé en détention provisoire.
Ces deux phrases, avec l’imparfait dans la première et le plus-que-parfait dans la seconde, sont-elles correctes.
Si oui, quelle différence de sens entre les deux phrases ?
Merci.
Bonsoir Brad.
Imparfait et plus que parfait sont des temps du passé mais le plus que parfait exprime un fait passé qui a eu lieu avant un autre fait passé.
Dans votre exemple au plus que parfait, on comprend que le délinquant avait été incarcéré à Rome antérieurement mais qu’il ne l’est plus au moment de son jugement.
Tandis qu’avec l’imparfait on nous dit qu’il est encore emprisonné à Rome au moment du jugement.
Bonjour PhL.
Merci d’avoir répondu.
Oui, les deux temps sont des temps du passé, et le plus que parfait exprime un fait antérieur.
Je me suis dit aussi que:
La phrase avec l’imparfait se borne à dire qu’il était détenu.
La phrase avec le plus que parfait nous dit la même chose, mais en mettant davantage l’accent, en soulignant , le fait qu’il avait été détenu avant de comparaître devant le tribunal, idée contenue aussi, bien évidemment, dans la première phrase avec l’imparfait mais de façon pour ainsi dire implicite.
Je ne sais pas ce qu’on pense de cette interprétation.
Je pense qu’une autre interprétation de l’usage du plus que parfait est d’insister sur le moment où il a été détenu à cet endroit. Il a été incarcéré dès le début de sa détention à Rome et l’on parle de ce moment précis où on l’a mis en prison.
Avec l’imparfait, comme vous le dites, on dit simplement qu’il était détenu à Rome. On parle de toute la période de détention.
Nous voilà bien d’accord. Cela explique pourquoi, dans certains cas, il est fait usage du plus-que-parfait là où un imparfait pouvait suffir.
Merci PhL
Je crois que ce ne sont pas des différences de temps, mais de verbe et de voix.
Tout d’abord, j’entrevois une erreur globale de concordance des temps dans la phrase.
Il est jugé à Rome où il a été placé en détention. (présent + passé composé)
Il était jugé à Rome où il avait été placé en détention. (imparfait + plus-que-parfait)
C’est le verbe ‘placer’ qui est conjugué, à la voix passive, le complément d’agent n’est pas mentionné mais il serait possible : Il est jugé à Rome où il a été placé en détention par la police italienne.
Différences entre les deux formes.
Il est jugé à Rome où il a été placé en détention : verbe d’action ‘placer’ au passé composé à la voix passive.
Il est jugé à Rome où il est placé en détention : verbe d’état ‘être’ suivi d’un adjectif attribut.
L’action : il a été placé préalablement, passé composé.
Le résultat : il est donc actuellement placé, verbe être au présent avec un adjectif.
(le mur a été peint / le mur est peint)
L’adjectif ‘placé’ rappelle l’action du verbe ‘placer’, mais dans ce sens, ‘il est en détention’ ou ‘il est détenu’, conviendraient aussi bien ; en effet à quoi bon rappeler l’action du placement en détention si seule la situation actuelle nous intéresse.
J’ai traité ici la question au présent. Au passé, c’est comme au présent, mais au passé.
Je crois peu à l’hypothèse où chaque verbe serait conjugué pour préciser la chronologie des faits et leur accomplissement ou non. Il est jugé ce jeudi, au présent, pour des faits commis lundi. Puis on passe à l’imparfait (mercredi il allait bien). Puis on crée un passé accompli dans le passé (plus-que-parfait), pour dire qu’il avait été dans un premier temps incarcéré mardi puis rapidement relâché. Si c’est en comparution directe c’est peu plausible qu’il ait été relâché entre-temps, et d’autre part il manquerait beaucoup d’informations dans la phrase. L’irruption d’un plus-que-parfait conviendrait avec des compléments de temps : Il était jugé hier dans une ville où il avait déjà été incarcéré pour une autre affaire cinq ans auparavant.