Francisation des mots d’origine étrangère

Répondu

Je ne devais plus poser de questions sur ce site, mais bon…

Existe-t-il une source ou une « base » concernant les mots et les noms étrangers francisés ? Cela a un impact dans de nombreux domaines.
– Pluriel : des scénarios  ou des scenarii  ?
– Noms propres : Les Romanov  ou les Romanovs ? (c’est une dynastie, donc accordable, non ? )
– L’usage de l’italique et des accents : à priori ou a priori  ?

Chambaron Grand maître Demandé le 4 janvier 2015 dans Question de langue

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5 réponse(s)
 

J’ai trouvé cet excellent article de Luc Bentz sur le sujet :
http://www.langue-fr.net/spip.php?article128

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 5 janvier 2015

Je suis allé sur le site à l’aide de votre lien, il traite surtout de a priori , de a fortiori et de l’accent. Est-ce bien cela ?
Si je ne me suis pas trompé d’article, il me semble qu’il répond peu à la question.

le 5 janvier 2015.

Désolée de vous décevoir…

le 6 janvier 2015.

En fait, je me suis rendu compte a posteriori    😉  que je n’avais pas été assez attentif à la question sur a priori (en réalité, il y a deux questions). A posteriori  toujours, vous ne me décevez donc pas. En revanche, en ce qui vous concerne, vous avez étrangement ignoré la première partie de la question.

le 7 janvier 2015.

À propos des Romanov :

Pluriel des noms propres

Les noms propres représentent des personnes, des lieux géographiques, des marques déposées ou des titres d’œuvres. L’invariabilité est la règle (des Picasso, les Bossuet, etc.), mais ils prennent le pluriel dans des cas bien précis.

1. les noms de personnes qui prennent la marque du pluriel :

– les noms de familles royales, français ou francisés; (les Bourbons. Les Capets. Les Stuarts, etc.)
– les noms propres employés « génériquement » à la place d’un nom commun (antonomase); (Ce sont des Harpagons = Harpagons pour avares.)
– les noms propres qui désignent des œuvres d’art. (Des Cupidons.)

2. les noms géographiques qui prennent la marque du pluriel :

– les noms désignant plusieurs pays, fleuves, etc. de même nom; (Les Guyanes. Les Amériques. Les Espagnes, etc.)
– les noms employés « génériquement » à la place d’un nom commun (antonomase). (De modernes Babylones.)

En dehors de ces cas particuliers tous les autres noms propres sont invariables : titres d’œuvres ou de journaux, marques déposées, noms de famille non francisés (les Romanov), noms composés homonymes (Il existe plusieurs Saint-Sauveur).

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 5 janvier 2015

Certes, mais ce que je recherche est une base de référence (aussi large que possible) permettant de ne pas recourir à chaque fois à dix sources divergentes pour trancher de la francisation ou non d’un nom, d’un mot ou d’une expression.

L’exemple de a priori , analysé au microscope par Luc Bentz, prouve que la question est sans doute trop épineuse pour faire l’objet d’un consensus solide dans le monde des correcteurs. Personnellement, j’ai tendance à conserver les formes d’origine, en italique et sans accentuation, surtout à partir de deux mots. Cela a le mérite de la clarté et permet de rester cohérent sur de longues distances semées d’embûches.

Spécifiquement sur les noms de dynasties étrangères, il est parfois impossible de distinguer la forme francisée, vu qu’elle est identique à celle d’origine (exemple Stuart ). Pour d’autres c’est plus facile : Les Habsburg  germaniques sont ainsi devenus des Habsbourgs  totalement francisés par l’écriture. Comment fait-on pour toutes les autres ? Quid des Ming, Romanov, Hohenzollern, Pahlavi, Wasa, Windsor pour ne citer que les plus connues ?

le 5 janvier 2015.
Meilleure réponse

Aucun ouvrage, à ma connaissance, ne traite de la question avec une autorité qui s’imposerait.
Le Conseil supérieur de la langue française me semble être une bonne base, il faut indiquer, bien sûr, le Grevisse (le Bon usage) et naturellement l’Académie française.
Ils sont unanimes à proposer que l’on francise les mots étrangers et notamment leurs pluriels, c’est ainsi que l’on évitera les horribles concerti, entendus régulièrement et de façon pédante sur France musique, au profit des concertos.
Certes, il arrive que les grammairiens se contredisent l’un l’autre, voire eux-mêmes : l’Académie française donne le pluriel francisé barmans mais par ailleurs le pluriel boxes, mais cela n’a pas de quoi troubler. Le Grevisse, quant à lui, dans le Bon usage, tout en disant que match fait son pluriel en matchesbox en boxes, etc. précise que « le pluriel à la française est fréquent et tout à fait recommandable [on aura alors des box, des mactchs] ».
Formons le pluriel francisé en étant logique : si l’on écrit des barmans, écrivons des whiskys. Et, pour une fois, suivons les règles édictées par le Conseil supérieur de la langue française.

Pour ce qui est des noms propres, le Bon usage est très clair : « Le pluriel des noms propres ne varie pas au pluriel : Les Hohenzollern, les Habsbourg, les Bonaparte, les Romanov.
Exceptions. Prennent un  s dans l’écriture les noms de certains personnages de la Bible ou de l’Antiquité (qu’on est habitué à considérer en groupes) et de certaines familles, surtout régnantes, dont la gloire est ancienne : Les trois frères Maccabées […] Les Ptolémées ; les Tarquins, les Césars, les Flaviens, les Antonins, les Sévères ; les Plantagenêts, les Stuarts, les Tudors ; les Bourbons… […]
On y ajoute parfois les Capets […] les Capulets, les Montaigus […]
Ex. non conformes. Les Habsbourgs : E. Rostand… » (le Bon usage, § 523).
« Certains noms de familles célèbres demeurent toutefois invariables, comme les noms de famille étrangers non francisés (Habsbourg) […] On constate cependant une tendance de plus en plus répandue à laisser invariables les noms de personnes célèbres » (Office québécois de la langue française).
En ce qui concerne les Stuarts, il s’agit bien du nom francisé (depuis 1542) de la famille écossaise des Stewart, auparavant Steward (Sénéchal, en Écosse).
Les Windsor, que vous citez, font l’objet d’un article du Monde du 05 janvier 2015 : « Les soupçons qui planent sur le prince Andrew menacent la respectabilité des Windsor ».
De même, on écrira les Romanov. J’écris, pour ma part, les Ming, les Pahlavi, les Wasa…
Ainsi, faute de traité sur le sujet, il existe néanmoins des sources grammaticales reconnues qui permettent de se constituer un « bon bagage » et de se faire une opinion, et c’est souvent alors une question de bon sens.

jean bordes Grand maître Répondu le 6 janvier 2015

Belle recherche, vraiment…  Je conserve votre réponse en guise de référence.

Bravo pour l’explication sur les Stuarts, mais je reste en revanche perplexe pour les Habsbourg(s),  comme développé dans ma réponse à Cathy. Dans le doute pour les noms de grandes familles et de dynasties, je serai un peu plus restrictif à l’avenir.

Bonne journée !

le 6 janvier 2015.

Venant de votre part, je prends votre aimable commentaire comme un compliment auquel je suis très sensible. En ce qui concerne Habsbourg, en effet, je suis d’accord avec vous, il s’agit de la forme francisée du nom allemand Habsburg. De là à l’accorder au pluriel, pour ma part, je ne ferais pas le pas,  m’en tenant à la règle sur les noms propres et à la précision de Grevisse que je donne dans ma réponse.

le 7 janvier 2015.

J’avais également cherché le même genre de chose, c’est-à-dire un « Chicago Manual of Style » mais pour le français. Comme dit plus haut, il n’y a pas vraiment d’ouvrages officiels là-dessus. Néanmoins il y a quelque chose qui s’en approche : « Le français au bureau – 7e édition » soutenu par l’Office québécois de la langue française. Il n’y a par contre, malheureusement pas de version gratuite.

TacticalFreak Membre actif Répondu le 14 janvier 2015

Sur les Habsbourgs ou les Habsbourg, voici la position de l’Académie française :

« La question est complexe. On trouve les deux usages pour « Habsbourg ».

Prennent un s les noms français ou francisés de certains personnages célèbres de la Bible ou de l’Antiquité et de certaines familles (surtout régnantes) dont la gloire est ancienne. Si l’on s’accorde généralement sur les plus connus, l’usage reste souvent indécis ; on rencontre aussi bien les Habsbourgs que les Habsbourg, par exemple. »

jean bordes Grand maître Répondu le 8 décembre 2015

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