Dans l’expression « avoir pour objet », pourquoi le mot « objet » est-il toujours au singulier ?

J’ai rencontré ceci sur un document administratif en préparation : « l’avenant […] a pour objets (sic) : … » (suit une énumération). Bien sûr, « objet » est ici invariable. J’en ai fait la remarque à l’auteur, mais faute d’argument, je n’ai pu le convaincre, n’ayant pas su lui dire pourquoi dans l’expression « avoir pour objet », le mot « objet » est toujours au singulier.
Qu’aurait-il fallu que je lui dise afin de pouvoir le lui imposer ?

jean bordes Grand maître Demandé le 3 décembre 2014 dans Général

Bonjour Jean, n’hésitez pas à choisir parmi les réponses celle qui vous convient le mieux, afin de la mettre en avant.
Les explications sont ici : https://www.question-orthographe.fr/votez-pour-votre-reponse-preferee/

le 3 décembre 2014.

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4 réponse(s)
 

L’ambiguité vient peut-être de l’énumération qui suit. Pour moi, l’objet d’un document, par exemple un courriel ou une lettre, doit tenir sur une ou deux lignes, être succinct, et représenter l’ensemble du contenu. Je n’en ai jamais vu qui soit une énumération. Si énumération il y a, je pense que c’est davantage pour lister les thèmes qui vont être abordés, et que ça relève plus d’une introduction que d’un objet.

romainfallet Amateur éclairé Répondu le 3 décembre 2014

En rédaction administrative, la mention « objet » figure en en-tête des notes internes et des lettres en forme administrative (les outils de travail au service de l’administration).
Le second principe est que la note a normalement un seul objet (un seul thème). Si l’on a plusieurs thèmes, on doit en principe rédiger plusieurs notes. La conséquence logique est que l’objet est unique.
En revanche, les références (mention que l’on trouve à la suite de l’objet) peuvent être multiples ; ce sont les textes réglementaires (loi, décret, circulaire, arrêté) auxquels l’écrit se réfère.
Enfin, j’ajoute car peu de rédacteurs le savent, on ne trouve pas la mention « objet » dans les lettres en forme personnelle, à destination des administrés (donc extérieurs à l’administration).
Il faudra donc préciser éventuellement dans le corps de l’écrit : « l’avenant a pour finalités, objectifs, etc. » mais maintenir l’objet unique en en-tête.

joelle Grand maître Répondu le 3 décembre 2014

Ici, « objet » doit être pris dans le sens de « sujet », « but », « sens », « motivation », et en effet rester invariable.
De la même façon, dans le cas de la « lettre de motivation », même si l’on nous demande d’y exposer toutes nos motivations, le terme doit être écrit au singulier.

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 3 décembre 2014

Il reste qu’il peut y avoir plusieurs buts. En ce qui concerne la lettre de motivation, quel en est l’objet sinon la lettre de motivation elle-même ? En ce cas, le singulier s’impose de lui-même.
Votre réponse me laisse sur ma faim.

le 3 décembre 2014.

Prenons cet exemple : « Quel est l’objet de votre visite ? ».
Même si vous venez pour plusieurs raisons, il s’agit là du sens de votre visite, du but de votre visite. Pensez-vous pouvoir dire « Quels sont les sens de votre visite ? » ou « Quels sont les buts de votre visite » ?
Cela semble mal « sonner », non ?

le 3 décembre 2014.

Je suppose que l’origine en est la plus élémentaire des bienséances ? En effet, il est considéré comme plutôt indécent de cumuler les raisons d’une visite (par exemple chez le médecin, lors d’un entretien professionnel, etc.) ou les objets d’un courrier, qu’il soit d’ordre administratif, professionnel ou plus personnel. Exemple caricatural : « Je vous présente mes condoléances… D’autre part, pouvez-vous me rendre mon marteau ? »

le 3 décembre 2014.

Il s’agit là d’une forme figée, enracinée dans le vocabulaire administratif et juridique : dans le sens de « matière traitée », elle a un aspect global et non dissécable. On parle aussi de l’objet du délit (souvent à plusieurs composantes) , l’objet de mes désirs (trop nombreux en général) et bien sûr de l’objet de la réunion, à l’ordre du jour de laquelle figurent tant de points…

Et pour achever de convaincre votre interlocuteur, dégainez une phrase courante comme Les plaintes dont ils sont l’objet  (et non les objets).

Chambaron Grand maître Répondu le 3 décembre 2014

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