C’est là que / C’est là où

Bonjour,

D’après ce que j’ai lu,  écrire  » C’est là où » est un pléonasme et le conseil est de préférer la formule  » c’est là que ».

Ma question est :  » C’est là où  » est-il une réelle faute ? ou bien ce terme est-il tout de même admis ?

En clair, le jour de l’examen Certificat Voltaire (comme dans de nombreux autres tests)  dois-je considérer que l’emploi de  » c’est là où » EST une faute ?

Exemple de phrase : Chez Bocuse : c’est là  se rendent les Lyonnais
Je considèrerais que c’est une faute, mais en est-ce réellement une à signaler/cocher ?

Je vous remercie par avance…

Cocojade Grand maître Demandé le 24 mai 2022 dans Question de langue

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4 réponse(s)
 

Bien le Bonjour,

Selon moi, il s’agit d’une faute (pléonasme). La preuve est qu’on peut dire C’est où…

Prince (archive) Débutant Répondu le 24 mai 2022

De quel « pléonasme » parlez-vous ? Votre réponse est sans queue ni tête, comme à votre triste habitude…

le 24 mai 2022.

Merci Prince

Cocojade Grand maître Répondu le 24 mai 2022

De rien.

Prince (archive) Débutant Répondu le 24 mai 2022

Question intéressante. Il est difficile de trouver une justification grammaticale pour condamner « c’est là où… » et les deux formes se rencontrent dans la littérature et les publications (voir ici uniquement pour les trente dernières années). De nombreux grammairiens cautionnent d’ailleurs cette forme, même si elle reste minoritaire, parfois considérée comme vieillie.
La raison en est que le mot peut être soit adverbe (ce qui justifie la conjonction que ), soit pronom (pour l’endroit, qui appelle plutôt le où). Mais cela est indiscernable.
Pour la certification Voltaire, il est néanmoins recommandé de privilégier que, considéré comme plus courant (les dernières questions sont souvent d’ordre stylistique et non grammatical).
———–
Exemples extraits du TLF (qui reprend fréquemment les exemples de l’Académie française) :
« C’est là où il (…) passait les meilleures heures de sa vie à planter, à marteler, à s’ensauvager. » (GONCOURT, Journal, 1866, p. 300).
« Et c’est là où nous sommes bien obligés de contredire Péguy, qui veut que tous les personnages de Corneille se battent « honorablement » (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 280).
On notera que les frères Goncourt passent pour des modèles de style et qu’ils emploient souvent cette tournure…

Chambaron Grand maître Répondu le 24 mai 2022

Bonjour Chambaron,

Je vous remercie pour vos précisions qui me confirment le choix à faire pour l’examen Voltaire.  » C’est là QUE »

Je vous remercie également pour le complément d’information que j’ai trouvé très intéressant.

En effet, depuis toute petite ( Pas encore jadis mais on s’en approche  ), j’ai souvent vu l’expression  »c’est là où  » et celle-ci ne semblait pas être une faute…à priori. Il en allait de même aux yeux de ma tante qui, à son époque,  fût la plus jeune institutrice de France , ce à 18 ans.

Personnellement il ne me choque pas de lire  »C’est là où nous devrons réagir au plus vite »(par exemple) ni même   »c’est là où j’ai passé toute mon enfance  ».
Ceci au même titre qu’il ne me choque pas d’avoir écrit dans la phrase ci-dessus  »PERSONNELLEMENT il ne ME choque pas de … »
Dans cet exemple précis, je voulais sous-entendre une nuance supplémentaire   »malgré des usages que JE ne me permettrais pas de remettre en question, il ne me choque pas de… ».
Je ne prétends pas avoir choisi le bon mot mais, d’après mon ressenti,  écrire simplement  » Il ne me choque pas de » ne m’ apparaissait pas suffisant, voire me semblait prétentieux.

Alors bien sûr,  certains pléonasmes me sont dérangeants .  »Descendre en bas » me l’est
(… sauf si le  »en bas » sous-entendant un élément qui lui donne un autre sens  😉  )
D’autres me semblent au contraire appuyer volontairement un élément qui ne serait pas assez puissant ou précis sans cette répétition
(À ce propos, et ce sans évoquer la notion d’ascendance des termes, ou son inverse, n’est-ce pas un peu le cas de figure employé et recherché au travers des gradations ?)

Pour conclure, je n’ai lu nulle part de règle formelle considérant que tout pléonasme était faute. La définition Larousse (entre autres) me semble d’ailleurs accepter que pléonasme puisse être figure de style volontaire. (ce pourquoi j’adhère à votre réflexion)

En ce sens, les questions qui me viennent à l’esprit sont : En l’absence de règle formelle établie, à quel moment un pléonasme est le mal venu ? Et (pire encore, je m’en excuse), qui peut décider que tel ou tel pléonasme, dans un contexte donné, est faute ?

Je respecterai bien sûr la règle  »entendue » pour l’examen mais je ne peux m’empêcher de m’interroger… Les dernières questions étant justement d’ordre … stylistique 😉

Bien respectueusement

le 25 mai 2022.

Le pléonasme (mot bien trop chic pour désigner toutes les sortes de banales redondances) est une passion  française inexplicable. Je n’ai jamais vu cela en anglais ou en allemand, langues que j’ai parlées professionnellement.
En France, le style est censé être un marqueur social et beaucoup de gens s’occupent ainsi de la paille dans l’œil de leur voisin sans regarder la poutre qui se trouve dans le leur…
Si la langue familière appuie autant, parfois avec excès certes, sur certaines formules apparemment inutilement répétitives, c’est que la forme de base leur parait insuffisante. Si l’on habite au 7e étage, « descendre » ne dit pas jusqu’où mais le « en bas » vous envoie au rez-de-chaussée. Ce n’est pas littéraire, mais ce n’est pas « fautif ».
Bref, linguistique et normalisation académique n’ont jamais fait bon ménage,  les immortels ayant souvent depuis quatre siècles eu tendance à prendre la langue familière pour celle d’attardés mentaux.
On peut donc à la fois passer la certification Voltaire (986/1000 en ce qui me concerne) et ne pas être dupe de nombre de conventions (dont je dénonce fréquemment l’absurde complexité). Mais le sujet est bien trop volumineux pour ce modeste site…
Bonne chance pour votre examen…

le 25 mai 2022.

Chambon…Je suis purement admirative. Et je vais vous expliquer pourquoi.

Avant cela je précise tout de suite que je suis très  »moyenne » dans le maniement de la langue française et que je reconnais que j’y fais des fautes impardonnables à l’écrit (bien que je m’efforce à l’inverse. Je n’ai eu loisir à essayer d’être meilleure en la matière jusqu’à ce jour. Le temps ne peut se trouver pour tout)

Ce que je trouve admirable dans votre manière de vous exprimer ou bien dans vos cheminements, c’est votre faculté à respecter la langue française (dans le plus plus beau sens du terme) comme celle de ne pas en être tenu otage à tout prix.

le 26 mai 2022.

Sujet bien trop volumineux pour être exprimé sur ce site comme par échange épistolaire. 😉

le 26 mai 2022.

Et … merci pour la chance que vous me souhaitez pour mon examen. … C’est gentil et cela me touche.

le 26 mai 2022.

Votre message est bien aimable.  En remerciement, je vous adresse le billet du projet Voltaire qui vous vous indiquera que là où le bât blesse !

le 26 mai 2022.

Merci pour ce lien Chambon

Après recherche, voici ce que j’ai trouvé, sur le site Question Orthographe

Donc, à priori,
 »Là où » ou bien  »c’estque »

Là où je vivais, il faisait chaud
C’est là que je vivais

J’espère que ceci sera correct

le 26 mai 2022.

La mention de Bordas est intéressante mais arbitraire. Voir ma première réponse sur les attestations : « vieilli » peut-être, « relâché » non !

le 26 mai 2022.

Décidément !
Je vais rester sur mon dernier postulat pour me simplifier la vie, mais j’avoue qu’entre l’arbitraire, le vieilli, le relâché, l’obligatoire et le toléré… J’en perds parfois mon latin 😉

Que pensez-vous de l’expression  »Voire même » ? Je sais que c’est redondant et donc déconseillé. Mais est-ce une vraie faute ?

le 26 mai 2022.

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