RE: Verbe « désirer » avec un sujet inanimé
Bonjour,
La tournure « Les paroles de cette chanson désiraient traduire un sentiment d’appartenance » me paraît fautive, mais est-ce le cas et si oui, pourquoi ? Est-ce l’emploi d’un verbe comme « désirer » avec un sujet inanimé qui pêche ?
Merci d’avance !
Ce qu’il y a, c’est que la métonymie n’est pas possible.
On ne peut pas remplacer l ‘auteur par sa production écrite avec n’importe quel verbe.
On le peut avec
Les verbes de <points de vue favorable ou défavorable> :
Ce livre est contre la guerre – Ce livre est pour la paix- Ce livre s’oppose à la guerre en X -Ce livre défend la paix
Les verbes de jugement : condamner – critiquer – défendre mettre en cause – faire l’éloge…
de parole: affirmer – évoquer – préciser – rappeler – signaler – rapporter
de narration : raconter – relater – décrire – mettre en scène – traiter – retracer – rendre compte de
On ne le peut pas avec le verbe désirer ni avec les verbes exprimant un sentiment.
>>Les paroles de cette chanson traduisaient un sentiment d’appartenance
Bonjour Tara,
Toute métonymie est en soi un abus de langage. Son acceptabilité dépend de la nature du texte, du document technique où tout doit être exprimé au premier degré à la poésie où tout est possible. Votre remarque est juste, et la réaction de Cyrano aussi : on ne peut prêter des sentiments à des paroles, mais le verbe désirer, comme vouloir, marque aussi l’intention : ces paroles veulent montrer, désirent traduire … ce manifeste souhaite éveiller les consciences … sans accorder un quelconque ressenti au sujet inanimé. C’est une question de tolérance langagière que chacun appréciera, et ces formulations sont -je le concède- un peu « limite », mais elles permettent d’effacer l’auteur, parfois collectif, voire anonyme et de mettre en avant le propos.